Que notre jeunesse soit livrée à elle-même est hélas une constatation que toutes les personnes qui s'intéressent à elle -de bonne foi- ont faite depuis longtemps. Faut-il reprendre la longue litanie des dysfonctionnements : des maisons de jeunes obsolètes et désertées aux Centres conçus dans le cadre de l'INDH inoccupés, en passant par le désintérêt que vouent à nos jeunes nombre d'élus, de politiques et de décideurs… bien peu de signes positifs leur sont adressés. Alors que l'immense majorité «veut s'en sortir»- les jeunes ne trouvent ni interlocuteurs ni référents pour les épauler. «Epauler», ce mot est pour moi riche de sens, les expressions : «prêter son épaule», «épaule contre épaule» sont significatives. Or dans le domaine de l'animation des quartiers où il est vital de créer –ou renforcer- les infrastructures culturelles, sportives, sociales et éducatives, il se révèle – qu'en dehors du bénévolat associatif – nous ne disposons aucunement d'éducateurs, de médiateurs, d'animateurs (sportifs, culturels, sociaux…), ni de travailleurs sociaux… Toute l'éducation de proximité qui autrefois s'exerçait aussi par le voisinage, par les adultes du quartier, toute la protection que pouvait offrir «le derb», sont aujourd'hui mises à mal par nos nouveaux modes de vie, alors que c'est précisément dans nos quartiers où les jeunes sont livrés à eux-mêmes -en manque de repères, d'images valorisantes, de valeurs- qu'ils ont le plus besoin d'encadrement, d'accompagnement et de «modèles» identificateurs. Ce constat a de nouveau été formulé lors du Café Politis consacré à l'emploi, le 20 mars, par 2 des intervenants, Tarik Fadli et Jamal Belharach, qui eux-mêmes en relatant leur propre parcours ont d'ailleurs illustré à merveille à quel point le besoin de «leaders positifs» se faisait sentir. Depuis des mois je milite pour un projet qui me tient particulièrement à cœur et dont je suis intimement persuadé qu'il est l'une des solutions au mal-être et au malaise de notre jeunesse. Je porte avec foi une proposition visant à mettre sur pied un programme de formation aux métiers de l'animation : formation de jeunes animateurs socioculturels -et sportifs- de jeunes médiateurs de quartiers, de référents pour mineurs. L'objectif de cette formation est la délivrance d'un certificat de compétences à l'animation socioculturelle, baptisé pour l'instant d'un mot qui sonne clair : «ANIM'» La convergence des idées et des objectifs fait que en tant que président de la Fondation Zakoura Education, Jamal Belharach a créé la «Zakoura Academy», d'où notre volonté de forger un partenariat «Marocains Pluriels-Zakoura Academy» qui permettra de porter ce projet de formation diplomante. Jamal Belharach a de plus avancé un argument très fort puisqu'une étude lui permet d'évaluer à 100.000 le nombre d'emplois ainsi créés. Les missions des jeunes ANIM sont susceptibles de modifier profondément la vie de nos quartiers et d'encadrer notre jeunesse. Les jeunes -garçons et filles- ainsi formés seraient capables de remplir ces tâches d'intérêt public : – Animation socioculturelle et sportive des Maisons de jeunes, des Centres culturels de quartiers, des terrains de sport de proximité… – Accompagnement des jeunes dans leur scolarité (suivi, aiguillage, lutte contre l'absentéisme…) – Aide à la résolution de mini-conflits (voisinage, querelles entre jeunes, nuisances nocturnes, etc.) – Information et orientation des jeunes sur les questions de santé, de tabagisme, MST, drogues…) – Lutte contre le hooliganisme par l'encadrement des jeunes et l'accompagnement, lors de matchs, manifestations musicales, manifestations culturelles… – …/… On le voit, ce n'est pas rien ! Le contenu de la formation -s'inspirant de la formation française BAFA- nécessite une collaboration avec un organisme compétent, le secrétaire d'Etat à la jeunesse français, Gabriel Attal, est prêt à y participer ! Certes, le chemin pour mener ce projet à bien n'est pas bouclé, mais avec votre soutien, avec votre relais, avec votre appui : sollicitez vos connaissances, activez vos réseaux, relayez l'info, faites vivre cette idée auprès des personnes susceptibles d'être intéressées et d'y contribuer, nous le mènerons à bien. Dès cette semaine nous nous attelons à la tâche, nous vous tiendrons informés régulièrement de l'avancement du dossier, nous comptons sur votre soutien agissant !