Donnant une nouvelle impulsion à la coopération maroco-gabonaise, la visite de SM le Roi Mohammed VI à Libreville aura été, en particulier, marquée par la coopération en matière de santé que les deux pays ont placée au centre du renforcement de leurs relations. Entre le secteur de la santé et le développement social, la relation est directe. Ce propos a été émis par le ministre marocain de la santé, Mohamed Cheikh Biadillah. A elle seule, cette idée résume bel et bien la priorité accordée par SM Mohammed VI au développement de la coopération dans le domaine de la santé entre le Maroc et le Gabon. De toutes les actions de coopération entamées entre les deux pays, à l'occasion de la visité effectuée par le Souverain à Libreville, celles liées à la santé revêtent une importante particulière, ce qui montre l'intérêt qu'accorde le Souverain à ce secteur. SM Mohammed VI a effectué une visite, jeudi dernier, au Centre hospitalier de Libreville (CHL) où le Souverain a inauguré le Centre d'hémodialyse, premier service public de traitement des insuffisances rénales au Gabon. Ce qui permettra aux patients du CHL, créé en 1890 et devenu en 1969 un véritable établissement de santé de référence au Gabon, de suivre les traitements et soins nécessaires. Ceci, dans un établissement hospitalier public géré par un personnel médico-technique formé par des spécialistes marocains. Au cours de Sa visite au CHL, SM le Roi a également donné Ses hautes instructions portant sur le transfert de l'expertise marocaine au Gabon dans les domaines relatifs à la santé de la mère et de l'enfant et la maternité. Suite à cette visite, le ministre marocain de la Santé a procédé, samedi dans la capitale gabonaise, à la signature avec son homologue du Gabon, Paulette Missambo, d'un accord d'évacuation sanitaire entre les deux pays frères. Les dispositions de cette convention organisent les possibilités d'hospitalisation au Maroc de patients gabonais et définissent les conditions de leur admission aux centres hospitaliers publics marocains, selon les places disponibles et aux frais du gouvernement gabonais. L'accord concerne l'évacuation sanitaire des malades présentant des pathologies ne pouvant être traitées au Gabon. Paulette Missambo n'a d'ailleurs pas manqué d'indiquer que la conclusion de cet accord dénote de l'excellence des relations entre les deux pays, soulignant la volonté des deux départements d'oeuvrer pour la mise en oeuvre des dispositions et clauses de l'accord bilatéral. Et de préciser que des volets tels la formation et le contrôle de la qualité des médicaments sont autant d'opportunités de coopération et de partenariat à explorer par les deux pays. Des volets de partenariat auxquels s'ajoutent à bien d'autres et qui seront d'un grand apport pour le renforcement de la coopération sud-sud dans les domaines de la recherche scientifique, en particulier en matière de lutte et de prévention contre les maladies tropicales et les infections émergentes comme l'Ebola et le Sida. Preuve que cette coopération a d'ores et déjà pris forme, la mission médicale et humanitaire marocaine, menée au Gabon dans le cadre de la manoeuvre sanitaire maroco-gabonaise, a permis de toucher plus de 10.000 personnes parmi la population locale de la région du Haut Ogoué, a indiqué la MAP. Cette opération, qui a bénéficié gratuitement à la population locale, a consisté en des hospitalisations, des interventions chirurgicales et des actions d'immunisation et de vérification du statut vaccinal chez la population adulte de la zone ciblée. La mission médicale marocaine a procédé à des vaccinations, notamment contre la fièvre jaune, le tétanos et la fièvre typhoïde. Un hôpital médico-chirurgical de campagne a été construit à Mouanda, près de Franceville. On notera également, dans ce sens, la formation dans des établissements marocains, en particulier l'Ecole royale des services de santé militaire, d'une trentaine de médecins gabonais qui exercent actuellement dans les différents hôpitaux militaires et civils du Gabon. Une coopération qui va de pair avec plusieurs autres, notamment dans le domaine économique. Les quatre accords signés jeudi, portant notamment sur la pêche maritime, l'industrie et le commerce, la normalisation et la promotion de la qualité en sont la meilleure illustration.