L'interdiction par les autorités françaises des sites dérogatoires d'abattage a rendu difficile la célébration d'Al Aïd pour la communauté musulmane de l'Hexagone. Cette année, la communauté musulmane de France a célébré mardi la fête d'Al Aïd Al adha dans une ambiance marquée par des contraintes économiques et sanitaires difficiles. En effet, depuis l'an dernier, les sites dérogatoires d'abattage, organisés par l'administration française à proximité des villes pour l'Aïd, sont interdits par un arrêt rendu en octobre 2001 par le Conseil d'Etat français. Cet arrêt, justifié par la réglementation européenne, et appliqué rigoureusement cette année, a rendu difficile la célébration du rituel de l'immolation du mouton. Car, l'arrêt en question a empêché les Musulmans de l'Hexagone de procéder eux-mêmes au sacrifice comme le veut la tradition en plus de la complexité du circuit d'abattage et de distribution qui n'a pas permis à plusieurs membres de la communauté musulmane de célébrer Aïd Al Adha mardi, jour de la fête. De ce fait, un nombre important de bêtes ne pouvait être livré que ce mercredi. Les pouvoirs publics expliquent ce problème par le fait que la répartition de la population musulmane ne correspond guère à la carte des abattoirs, les Musulmans sont majoritairement urbains alors que les abattoirs sont situés en régions rurales. Il a donc fallu imaginer des circuits complexes où les moutons vivants sont acheminés près des villes pour y être choisis et achetés par les familles. Les bêtes ainsi acquises devaient être ensuite estampillées au nom de leur propriétaire, emmenées vers les abattoirs et égorgées par un sacrificateur agréé par les autorités religieuses. Si, cette année, le prix du mouton semblait à priori attractif, environ 180 euros, la procédure complexe imposée par les pouvoirs publics, présente aux yeux de la communauté musulmane, un défaut majeur. Compte tenu des délais d'abattage et de route, le mouton ne sera livré dans certains départements limitrophes de Paris que ce mercredi, alors que dans la pratique, les familles musulmanes concentrent les festivités, le jour même.