La visite des responsables de la Banque mondiale au Maroc est l'occasion pour discuter les grands axes du programme à moyen terme que la banque est en train d'élaborer pour les quatre années à venir. Les visites des argentiers du monde se suivent et risquent de ne pas se ressembler. Après le vice-président de la Banque mondiale pour la zone MENA, Christian Portman, actuellement en visite au Maroc la visite de l'Espagnol Rodrigo Rato , ancien ministre des Finances de José Maria Aznar, et président actuel du FMI est annoncée pour fin mars 2005. Le discours du président du FMI, une institution reflétant le plus souvent la vision de son occupant, risque de couper avec « l'harmonie » affichée entre la position marocaine et celle de la Banque mondiale. Ainsi, le Premier ministre, Driss Jettou, a salué, le mercredi 23 février 2005 à Rabat, "la coopération fructueuse" entre le gouvernement marocain et la Banque mondiale, qui s'est illustrée par l'accompagnement technique et le soutien financier de plusieurs programmes de développement mis en place par le gouvernement, indique un communiqué de la Primature. Lors d'une réunion de travail élargie avec le vice-président de la Banque mondiale pour la zone MENA en présence de plusieurs ministres, le Premier ministre s'est également félicité de la démarche de concertation et de consultation avec l'ensemble des acteurs marocains, suivie par la Banque mondiale pour la confection de la matrice de son plan d'action CAS, relatif au Maroc, durant la période 2005-2009. Le Premier ministre a fait état de certains objectifs escomptés à travers la mise en oeuvre du plan d'action, notamment la stabilisation du cadre macro-économique, la dynamisation de la croissance, l'amélioration de l'accès des citoyens aux services, l'amélioration des prestations du système éducatif ainsi que de la mobilisation et la gestion des ressources en eau. Le Premier ministre a en outre réitéré la volonté du gouvernement de renforcer davantage son partenariat avec la Banque mondiale, rappelant les efforts déployés par le Maroc pour consolider la démocratie et renforcer les libertés publiques, rattraper les déficits sociaux, renforcer la croissance, stabiliser le cadre macro-économique et assainir la situation de nombreux établissements publics dans le cadre d'une politique volontariste visant à jeter les bases d'un développement durable, à doter le pays d'infrastructures modernes et à préparer l'économie nationale aux échéances de la globalisation. De son côté, Christian Portman s'est félicité de la qualité du partenariat entre la Banque mondiale et le gouvernement marocain, soulignant l'importance que revêtent les interventions de l'institution financière au Maroc, considéré comme un pays clé de la région MENA, souligne le communiqué. Il a d'autre part exprimé la disposition de la Banque mondiale de continuer à soutenir le processus de développement tous azimuts mené par le Maroc et son souci d'œuvrer à harmoniser ses propositions avec les programmes de développement mis en place dans le Royaume. Par la suite, plusieurs membres du gouvernement ont passé en revue les différents aspects des volets relatifs à leurs secteurs prévus dans la matrice du plan d'action CAS de la Banque mondiale. Ils ont ainsi formulé des remarques et des suggestions relatives notamment aux aspects de coordination, de législation et d'équipement dans le domaine de l'eau, à la poursuite de la mise en oeuvre de la deuxième phase du Programme national des Routes rurales, à la finalisation en partenariat avec la Banque mondiale d'une étude sur la logistique, à la distribution de l'eau, de l'électricité et à l'assainissement dans les villes et villages du Royaume, à la mise en oeuvre des chantiers programmés dans le cadre du prêt d'ajustement pour la réforme du secteur de l'habitat et à la poursuite de la mise en place d'une politique sociale intégrée dans le cadre d'une nouvelle démarche territoriale. Les membres du gouvernement ont, en outre, souligné les possibilités de partenariat avec l'institution financière mondiale en ce qui concerne la mise en oeuvre de stratégies industrielles sectorielles, le renforcement de la politique de l'emploi et de la promotion des PME, ainsi que les secteurs de l'éducation, de l'agriculture et du développement rural.