Les syndicalistes qui ont quitté la CDT se sont réunis, hier à Casablanca, en vue d'apporter les dernières retouches à leur projet de nouvelle centrale syndicale. C'est hier que la Commission de coordination des syndicats ayant rompu avec la Confédération démocratique du travail (CDT) s'est réunie à Casablanca. Trois points étaient à l'ordre du jour de cet événement considéré comme l'une des dernières étapes avant la tenue du congrès national de la nouvelle structure syndicale. Le menu a touché, en premier lieu, à l'examen définitif du projet du statut du nouveau syndicat, au règlement intérieur définissant les conditions nécessaires à la participation au congrès constitutif et l'arrêt de la date de cette manifestation. La réunion de dimanche s'est caractérisée par la participation de plus de 80 personnes représentant les 22 syndicats nationaux qui ont quitté la centrale de Mohamed Noubir Amaoui, et environ 15 unions locales, appartenant auparavant à la CDT. Au cours des débats, les participants ont insisté sur la nécessité d'associer les membres de la Gauche socialiste unifiée aux préparatifs en cours pour le congrès constitutif du prochain syndicat. La GSU, rappelle-t-on, n'a pas encore arrêté une position claire et définitive à ce sujet. Sa direction demeure partagée entre une réticence à l'égard de ce nouveau syndicat, et les partisans de l'élan contestataire. Ces derniers ont répondu, par conséquent, positivement, à l'appel lancé par les amis de Taeb Mounchid, membre du Bureau politique de l'USFP et membre fondateur de la CDT. Cette divergence s'est manifestée à travers la déclaration du Bureau politique de la GSU appelant au retrait de ses dirigeants des instances dirigeantes des syndicats dissidents. Cependant, le courant des démocrates indépendants s'apprêtait à regagner le congrès du Syndicat national de l'Enseignement (SNE) et à adhérer à ses instances dirigeantes (Commission administrative et Bureau national). Ainsi, la création d'une nouvelle centrale a participé à l'aggravation des problèmes internes au sein de la GSU. En revanche, les membres fondateurs de la nouvelle centrale continuent à débattre des critères de participation au congrès constitutif. Un quota minimum a été arrêté pour chaque syndicat national et la représentativité de chaque syndicat au sein du congrès et des instances dirigeantes de la nouvelle centrale sera tributaire du nombre des cartes d'adhérents. Un accord de principe est acquis pour la tenue de cet événement durant la dernière décade du mois prochain. Une date pourrait être retenue : le 20 mars qui renvoie aux événements historiques qui ont marqué la naissance du mouvement syndicaliste marocain et l'Union marocaine du travail (UMT). « La symbolique historique n'occulte nullement les orientations nouvelles des syndicalistes concernés, tournés vers l'avenir », rapporte un membre du Secrétariat national de ce nouvel appareil syndical, dont le secrétariat est constitué de plusieurs personnes dont Taeib Mounchid et Abdessalem Khairate de l'USFP et Mohamed Benhamou du Parti socialiste démocratique (PSD). Enfin, pour ce qui est de la dénomination de ce nouveau-né, les idées restent partagées entre la constitution d'une fédération ou d'une confédération. Mais, dans tous les cas, la centrale prévue ne pourra être qu'un organe de coordination entre les différents syndicats qui la composent.