L'inadéquation de l'offre par rapport au marché, le manque d'appui du franchisseur au franchisé et la mauvaise gestion, autant de facteurs qui expliquent les déboires, sur le marché local, de plusieurs enseignes de la restauration rapide. Flash-back. La croissance exponentielle du nombre des enseignes opérant sur le marché local ne doit pas dissimuler l'existence d'échecs retentissants. C'est le cas de plusieurs franchisés, notamment dans la restauration rapide : Scholtzsky's, Subway, Dunkin Donuts, Wimpy, Dairy Queen ,Tele Pizza. Ces flops ne constituent pas encore une tendance lourde comparativement à la croissance des franchises. Néanmoins, il s'agit d'un phénomène qui interpelle les futurs investisseurs potentiels sur cette niche pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. «L'inadéquation du concept du franchisé par rapport au contexte local est parmi les facteurs explicatifs de la fermeture de plusieurs enseignes internationales», explique d'emblée un franchisé qui a requis l'anonymat. L'expérience de Subway est édifiante à ce propos. Cette franchise de fast-food américaine a voulu tester le concept du sandwich froid, dans un environnement où les marocains restent attachés aux repas chauds. Autre explication plausible de ce phénomène, le manque de support du franchiseur envers son franchisé. En principe, ce dernier a besoin d'un transfert de savoir-faire et d'un accompagnement lui permettant de démarrer son activité localement. Or, les déboires de plusieurs franchises résultent de ce déficit. Parmi les domaines qui exigent un tel appui, le suivi de la chaîne d'approvisionnement, la sécurité alimentaire et le respect de la qualité. Dans le même registre, la restauration rapide nécessite une maîtrise de la logistique aussi bien de la distribution que de l'approvisionnement. La plupart des enseignes ayant baissé le rideau n'avaient pas un centre de distribution pour garantir la fluidité de leurs chaînes d'approvisionnement. Autre facteur important à souligner, la prépondérance de la restauration traditionnelle qui accapare 95 % de part de marché. Les épiceries et les brochettes représentent la majorité de la consommation. La restauration rapide, dite moderne (Mc Donald's, KFC, Pizza Hut, Domino'Pizza et Aladin…), ne représente que 5% du marché. La vulnérabilité des franchises, sous enseigne international, découle dans plusieurs cas du manque de professionnalisme de ses promoteurs. Très peu d'entre eux investissent suffisamment dans la formation de leurs équipes, surtout dans le domaine de la restauration rapide qui exige un haut niveau de qualification professionnelle. Le rapport qualité/prix entre aussi en ligne de compte. Les prix pratiqués par certaines enseignes qui ont fermé récemment ne s'adaptent pas au pouvoir d'achat du client. Enfin, cette niche d'activité exige des investissements capitalistiques importants. A titre indicatif, Mc Donald's investit entre 12 et 15 millions de DH pour l'ouverture d'un restaurant. Au-delà de ces facteurs spécifiques à la restauration rapide, d'autres éléments liés à la gestion de la trésorerie, au management doivent être pris en considération pour mieux appréhender ces déboires.