Lundi, le quartier général de la police de Jakarta a été la cible d'un attentat, au lendemain de l'arrestation d'un leader de la Jemaâ Islamiya, suspecté de plusieurs projets terroristes. Lundi, c'était au tour du quartier général de la police indonésienne, basé à Jakarta, d'être frappé par une attaque à la bombe. Cette explosion – qui n'a pas fait de victime - s'est produite dans l'enceinte du bâtiment où est actuellement détenu Abou Bakar Bachir, considéré comme le chef spirituel de la Jemaâ Islamiya. La police a aussitôt admis qu'il y avait eu une «faille dans le système de sécurité» et reconnu que cette attaque avait un « fort impact politique ». Traumatisés par le double attentat de Bali, qui avait fait plus de 190 morts le 12 octobre 2002, l'Indonésie et ses voisins asiatiques redoutent en effet une nouvelle vague terroriste, malgré la multiplication des moyens de lutte et de coopération qu'ils ont mis en place. L'organisation dirigée pat Bachir est d'ailleurs considérée comme la plus menaçante depuis que les enquêteurs ont établi son rôle dans l'attaque de la station touristique. Plus d'une centaine de ses membres, dont 30 sont directement liés à Bali, ont été arrêtés, depuis décembre 2001, dans toute la région, de Singapour en passant par la Malaisie et l'Indonésie. La J.I. et son leader Bachir sont aussi accusés d'avoir tenté d'assassiner en 2000 Megawati Sukarnoputri, alors vice-présidente, et d'être derrière la série d'explosions meurtrières qui avaient ciblé des églises la même année. Dimanche, un autre leader de la J.I. à Singapour a été arrêté dans la province de Riau, sur l'île de Sumatra. Mas Slamet est accusé d'avoir projeté des détournements d'avion censés s'écraser sur Singapour et Bangkok. Le général indonésien Erwin Mappaseng, a expliqué lundi avoir été informé par Interpol sur les plans de ce ressortissant de Singapour, sans que l'on sache si l'homme comme son mouvement ont un quelconque lien avec Al-Qaïda. Lundi, une autre explosion à la bombe s'est par ailleurs produite près du siège de la compagnie nationale Pakistan State Oil, à Karachi, dans le sud du Pakistan. La déflagration, due selon la police à un engin explosif, a fait au moins un mort et deux blessés, ainsi que d'importants dégâts.