SM le Roi Mohammed VI et le président de la République française ont procédé jeudi à l'inauguration du Train à Grande Vitesse Le premier TGV d'Afrique est aujourd'hui une réalité. En effet, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président de la République française Emmanuel Macron ont procédé, jeudi à Tanger, à l'inauguration du Train à Grande Vitesse «Al Boraq» reliant la ville du détroit à Casablanca. Il s'agit d'un chantier gigantesque et surtout premier du genre au Maghreb et au continent africain. A l'issue de plusieurs années de travaux et de mise à niveau, ce projet fait entrer aujourd'hui le Maroc dans le cercle fermé des pays disposant de telles infrastructures. Il faut dire que l'inauguration de ce projet s'inscrit dans le cadre des efforts de revitalisation et de développement du secteur ferroviaire national, engagés depuis l'accession au Trône de SM le Roi Mohammed VI. Avec des investissements importants de l'ordre de 70 milliards de dirhams, le Train à Grande vitesse «Al Boraq» est la première étape du schéma directeur pour le développement du réseau de lignes pour Trains à Grande Vitesse au Maroc (TGVM), un schéma directeur de développement planifié, à moyen et long termes, avec l'objectif de répondre à l'évolution de la mobilité au sein du Royaume. Dans ce sens, la Ligne à Grande Vitesse Tanger-Casablanca permet de relier ces deux grands pôles économiques, en apportant une solution convenable et durable à une demande de mobilité en croissance continue. Grâce à cette première ligne, les temps de parcours sont considérablement réduits et passent à 50mn au lieu de 3h15mn pour le voyage Tanger – Kénitra, 1h20mn au lieu de 3h45mn pour Tanger – Rabat, et 2h10mn au lieu de 4h45mn pour Tanger – Casablanca. Ce n'est pas tout. La Ligne à Grande Vitesse Tanger – Casablanca permet de rapprocher les villes et d'accélérer la mobilité entre les deux métropoles, accroître le nombre de passagers de 3 millions par an à plus de 6 millions dès la 3ème année d'exploitation, renforcer la sécurité routière et la protection de l'environnement. De même cette ligne devra contribuer à libérer la capacité pour le transport fret induit notamment par l'activité du port de Tanger Med, à développer l'expertise et le savoir-faire national, à promouvoir le transfert de compétences et à initier le développement d'un écosystème ferroviaire local qui rayonnera au niveau régional, voire continental. En effet, l'expérience acquise par le Maroc dans ce domaine pourrait ensuite être parfaitement partagée et redéployée à l'international, notamment en Afrique, dans le cadre de la politique de coopération Sud-Sud adoptée par le Royaume. A noter que pendant la phase d'exécution des travaux, ce projet a permis la création de 30 millions de journées d'emploi direct et indirect, alors que dans la phase d'exploitation, le TGV Maroc devrait générer 1.500 emplois directs et 800 indirects. Ce projet doit permettre au Maroc d'effectuer un grand saut en avant vers le développement des moyens de transport à très forte valeur ajoutée et surtout une faible empreinte carbone. Partenariat intelligent maroco-français La réalisation de ce projet a mis à contribution un partenariat intelligent maroco-français, un transfert de savoir-faire adéquat, une ingénierie ingénieuse et une technicité pointue. Ce projet majeur a été conçu et conduit de la manière la plus optimale possible. Il s'est basé sur un modèle économique viable reposant sur un montage financier adéquat, une frugalité de l'investissement résultant de l'implication des entreprises locales, une tarification optimisée, ainsi que des coûts d'exploitation rationnalisés. Ce partenariat a permis la création à Rabat de l'Institut de formation ferroviaire (IFF) au profit des cheminots du Maroc, de France et d'autres pays de la région, ainsi que la mise en place d'une société commune (joint-venture) entre l'ONCF et la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), pour la maintenance des Trains à Grande Vitesse, tout en permettant à l'ONCF une montée progressive en compétences dans ce domaine.