Le numéro un de l'UMT a annoncé le boycott de toute nouvelle réunion du dialogue social en l'absence d'une nouvelle offre. Le dialogue social est au point mort. La dernière réunion tenue vendredi entre le chef de gouvernement et les syndicats s'est terminée en queue de poisson. Et pour cause. Deux centrales syndicales se sont retirées de ladite réunion en protestation contre l'offre gouvernementale. Une offre qui n'a pas changé selon Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT). «Le gouvernement a renouvelé la même proposition, à savoir une augmentation qui ne répond pas aux revendications des syndicats», dit-il. Et de poursuivre : «Cette dernière consiste en une augmentation de 200 dirhams en 2019 puis une autre de 100 DH en 2020 avant une dernière tranche de 100 DH en 2021. Nous ne pouvons accepter cette même offre sachant que nous l'avons déjà rejetée durant les réunions précédentes». Le numéro un de l'UMT n'y est pas allé par quatre chemins en annonçant le boycott de toute nouvelle réunion du dialogue social en l'absence d'une nouvelle offre. «Nous avons décidé au sein de l'UMT de boycotter toutes les réunions avec le chef de gouvernement si aucune nouvelle offre de la part du gouvernement concernant notamment la hausse des salaires n'est décidée», indique-t-il. De leur côtés, la Confédération démocratique du travail (CDT) et l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) n'ont pas pas attendu la fin de la réunion avec le chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, et se sont retirés en guise de protestation. Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion avec le numéro un de l'Exécutif, l'UGTM a annoncé «son retrait du dernier round du dialogue social en attendant de s'assurer de la bonne volonté du gouvernement à travers l'annonce d'un ordre du jour et une approche de travail bien clairs ainsi que l'amélioration de l'offre gouvernementale qui doit concerner l'ensemble des salariés et fonctionnaires sans exception». Le relais syndical du parti de l'Istiqlal (opposition parlementaire) a exigé dans le même communiqué que l'ensemble des points contenus dans le dossier revendicatif soit réglé, notamment par le parachèvement de la mise en œuvre de l'accord du 26 avril 2011. Pour le moment, seule l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) adopte une position différente des autres centrales syndicales en appelant le gouvernement à «améliorer son offre dans le cadre du dialogue social». Pour leur part, les responsables au sein du gouvernement restent optimistes. Une source annonce même que la réunion de vendredi a été couronnée par la mise en place d'une commission technique. Celle-ci doit se réunir prochainement avec la participation des autres partenaires sociaux. Cette commission sera chargée d'étudier les offres gouvernementales et d'en débattre avant de prendre une décision finale. Reste à savoir si les partenaires sociaux pourront trouver un accord avant l'adoption du projet de loi de Finances 2019 par le Parlement. Anticipant ce cas de figure, le chef de gouvernement a déclaré dans une émission télévisée que l'Exécutif compte activer la hausse des allocations familiales dès le début de l'année 2019.