Il a gagné 9 places par rapport à l'année dernière L'édition 2019 du classement annuel du Doing Business tombée le mercredi 31 octobre apporte d'excellentes et heureuses nouvelles qui ne manqueront pas de remonter le moral. Le Maroc a gagné 9 places par rapport à son rang de l'année dernière et pointe désormais à la 60ème place faisant partie donc désormais du Top 60 sur 190 pays. Et dire qu'en 2010, le Maroc pointait à la 128ème place. A l'échelle continentale, le Maroc se retrouve toujours au 3ème rang, comme en 2018, derrière l'Île Maurice classée 20ème (avec 5 places de mieux qu'en 2018) et l'étonnant Rwanda que rien ne semble arrêter, classé 29ème, soit 12 places de mieux que l'année dernière. Sur le plan de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le Maroc est désormais deuxième derrière les Emirats Arabes Unis classés 11ème (soit 10 places de mieux qu'en 2018). Si une telle performance a été rendue possible, expliquent des sources au sein du Comité national de l'environnement des affaires (CNEA), c'est grâce à toutes les réformes légales et réglementaires qui ont été mises en œuvre ces douze derniers mois et particulièrement une qui a visiblement pesé de tout son poids dans le score du Maroc. Il s'agit de l'amendement du livre V du code de commerce adopté il y a quelques mois, ce qui a mécaniquement boosté la note du Maroc à travers le critère relatif au règlement de la solvabilité. Pour ce critère précisément, le Maroc était parmi les plus mal classés en 2018, pointant au 134ème rang sur les 190 pays étudiés. Et la réforme du livre V, poussée par le CNEA, semble visiblement avoir fait mouche puisque le Maroc a gagné pour ce critère 63 places d'un seul coup pointant désormais à la 71ème place. Le Maroc a également grappillé des points sur quatre autres critères. Il a ainsi nettement amélioré son score pour ce qui est du «raccordement à l'électricité» (+13 places) et le «transfert de propriété» (+18 places) en plus des critères «commerce transfrontalier» (+3 places) et la «création d'entreprise» (+1 place). Sur le registre des contre-performances, en revanche, et comme il ressort du classement de 2019, le Maroc a été lourdement et essentiellement pénalisé par le critère «obtention des prêts» pour lequel il figure malheureusement à la 112ème place. Sur ce critère en particulier, le Maroc a littéralement dégringolé depuis 2010 où il occupait le 87ème rang. Et c'est précisément pour cela que le terrain de la prochaine bataille du CNEA semble être déjà identifié. Auprès du comité, il est indiqué que si le Maroc veut améliorer son classement sur ce critère il est urgent d'adopter deux réformes principales: celle sur les sûretés mobilières et le registre national des nantissements. Pour la première, explique un membre et responsable du CNEA, «un projet de loi est déjà dans le pipe et a été tout récemment validé au niveau du Secrétariat général du gouvernement». Avec la refonte globale du cadre juridique des sûretés mobilières et l'instauration d'un registre national des nantissements, «le Maroc devrait gagner plus de 90 places sur ce critère pour passer du 112ème au 30ème rang», pronostique la même source. Du coup, si une telle réforme est mise en œuvre d'ici l'année prochaine et si des places ne sont pas perdues entre-temps sur les autres volets (ce qui est improbable), le Doing Business 2020 pourrait bien sonner l'entrée du Maroc dans le Top 50, soit un an avant les prévisions du gouvernement. Cela dit, même dans le Top 50, les positions ne sont jamais acquises indéfiniment et durablement. Pour apparaître véritablement sur les radars, c'est désormais le Top 30 qu'il faudra viser. Si le Rwanda et l'Île Maurice le font déjà, cela devrait en toute logique être à la portée du Maroc…