L'Association des fabricants de cahiers du Maroc (AFCM) met fin aux rumeurs sur les réseaux sociaux en niant l'existence d'une pénurie des cahiers scolaires. Dans un communiqué publié le samedi 1er septembre, l'association apporte plusieurs clarifications importantes sur la situation actuelle. Elle assure «qu'à ce jour, l'achalandage de tous les points de vente est assuré et les producteurs locaux couvrent le besoin national en cahiers de manière régulière et constante». L'association fait remarquer qu'il n'existe aucun lien de cause à effet entre l'instauration de mesures antidumping contre le cahier tunisien par le gouvernement marocain et la hausse constatée sur les prix du cahier. Malgré la discorde, le Maroc a continué à importer les cahiers tunisiens. En effet, les statistiques officielles de l'Office des changes font état de l'importation de 5.000 tonnes de cahiers tunisiens. Dans son document, l'AFCM tient aussi à préciser que la hausse du cours mondial du papier n'a pas eu d'impact sur le prix du cahier scolaire. «Bien que le cours mondial du papier ait connu une hausse de 40%, passant de 760 euros en janvier à 1.050 euros par tonne à fin juin 2018, l'impact de cette hausse sur le prix du cahier sur le marché marocain est non significatif et est en deçà du prix des intrants». Il faut rappeler à ce sujet que des mesures antidumping provisoires sur les importations de cahiers tunisiens avaient été décrétées par le ministère de l'industrie. Cette mesure a été prise suite à une plainte de 3 producteurs marocains, à savoir Mapaf, Medpaper et Promograph et après une enquête du ministère de l'industrie ouverte en mai 2017. Les investigations menées par la tutelle avaient confirmé le recours au dumping par les producteurs tunisiens, causant ainsi des dommages importants aux producteurs marocains. Le 10 juillet dernier, la Tunisie a déposé une plainte à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le pays a demandé alors l'ouverture de consultations avec le Maroc au sujet des droits antidumping perçus par le Maroc sur les importations de cahiers scolaires originaires de Tunisie. Pour celle-ci, «le Maroc a agi de manière incompatible avec un certain nombre de dispositions de l'accord antidumping de l'OMC». Signalons que le Maroc avait imposé une redevance sur les cahiers scolaires variant entre 31 et 51%, alors que ces produits ont été exonérés de taxes douanières. La demande de consultations constitue ainsi le point de départ formel de la procédure de règlement des différends dans le cadre de l'Organisation. Celle-ci va mettre en place cette procédure d'une durée de deux mois, le processus juridictionnel ne se déclenchera que si les deux parties ne trouvent pas de solution passé ce délai. «Au bout de 60 jours, si les consultations n'ont pas permis de résoudre le différend, le plaignant peut demander que la question soit soumise au processus juridictionnel d'un groupe spécial», précise l'OMC. Affaire à suivre.