Le tabagisme est un comportement renforcé par une dépendance dont la nicotine est responsable. Arrêter de fumer implique donc d'agir sur une dépendance et un comportement. La dépendance au tabac est surtout psychologique. Elle est variable en fonction des fumeurs. Cette dépendance psychologique est la recherche automatique, à certains moments de la journée, des effets psychoactifs de la nicotine : plaisir, effet anxiolytique, stimulation intellectuelle, action anti-dépressive et effet coupe-faim. Elle apparaît assez rapidement après la phase d'initiation, dès que la consommation commence à devenir régulière, aux environs de 5 à 6 cigarettes par jour. Mais comment faire pour devenir «indépendant» ? Si 50 % des fumeurs d'aujourd'hui cessaient leur consommation de tabac, il y aurait 200 millions de décès en moins dans le monde dans quelques dizaines d'années. Mais le fumeur, pris au piège de la dépendance et d'un environnement où tout l'entraîne à consommer, met souvent de nombreuses années avant d'envisager l'arrêt. Aujourd'hui, cependant, de nombreuses possibilités thérapeutiques sont offertes au fumeur qui a besoin d'être aidé pour arrêter de fumer. Il faut dire que l'arrêt du tabac est la chose la plus importante qu'un fumeur puisse faire pour sa santé: il réduit la mortalité et la morbidité de l'ensemble des maladies liées au tabac. Cette réduction est mesurable dès les premières années d'abstinence. Plus l'ancienneté de l'arrêt est grande, plus le risque de maladie liée au tabac est faible. On estime qu'après 5 à 10 ans d'arrêt, le risque de décès prématuré par maladie ischémique du cœur est diminué de moitié par rapport à celui d'un fumeur ayant continué. L'effet sur la mortalité par cancer du poumon est plus lent mais tout aussi réel. Pour ce risque, il est bien connu aujourd'hui que, plus que la dose de consommation de tabac, c'est la durée de la consommation de tabac qui a le plus d'impact négatif. Certains fumeurs voient ainsi apparaître un cancer du poumon lié au tabac plusieurs années après l'arrêt, et ne comprennent pas pourquoi. En effet, la diminution du risque de cancer du poumon à l'arrêt est proportionnelle à la durée de consommation, et si la consommation de tabac a dépassé une certaine durée, le risque de cancer du poumon sera toujours présent, l'épuration pulmonaire ne pouvant se faire complètement. Malgré les connaissances acquises sur les dangers du tabac, de très nombreux fumeurs continuent à fumer, n'arrivent que tardivement à prendre la décision d'arrêter, ou n'y arrivent jamais et meurent prématurément de leur tabagisme. Plus la personne est jeune lors de l'arrêt de la consommation de tabac, plus la réduction des risques liés au tabac est importante. Toutefois, il n'est jamais trop tard pour arrêter. L'arrêt de la consommation de tabac est non seulement bénéfique pour le fumeur lui-même, mais aussi pour son entourage proche : les études sur le tabagisme passif insistent sur le danger pour l'enfant (60 % des risques d'infection des voies aériennes supérieures et inférieures), mais aussi sur le risque de cancer du poumon qui augmenterait de 26 %.