L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rendu public, mercredi à Genève, le texte proposé comme Convention-Cadre pour la lutte antitabac. Un instrument important de lutte contre les cancers. La Convention-Cadre sera au centre d'ultimes négociations, en février prochain, avant d'être présentée pour adoption à l'Assemblée mondiale de la santé un mois plus tard. Présentant à la presse le texte proposé pour cette Convention-Cadre, M. Luis Felipe de Seixas Corrêa, ambassadeur du Brésil qui préside l'organe intergouvernemental de négociation, a estimé qu'une fois en vigueur, cette Convention-Cadre antitabac de l'OMS sera « un instrument important de lutte contre les cancers, les cardiopathies ou les pneumopathies et contribuera à la promotion de la santé à l'échelle mondiale ». La convention-cadre est le premier traité international conclu sous l'égide de l'OMS. Selon cette organisation, « il est une pierre angulaire dans la stratégie mondiale pour lutter contre l'épidémie planétaire de tabagisme ». Le travail pour mettre sur pied cet instrument a déjà contribué à renforcer la lutte dans les pays. L'Organe intergouvernemental, indique l'OMS, se réunira pour la sixième et dernière fois à Genève du 17 au 28 février prochain pour discuter du texte révisé du président. Durant cette ultime réunion, les délégations des 192 Etats Membres de l'OMS négocieront le texte final qui sera soumis à l'Assemblée mondiale de la Santé en mai. « Nous avons fait d'excellents progrès jusqu'à maintenant et je suis sûr que nous allons avancer et être en mesure de soumettre la convention lors de la prochaine Assemblée», a affirmé M. de Seixas Corrêa. Il est à rappeler que la cinquième session des négociations a eu lieu en octobre de l'année dernière. De grands progrès ont été accomplis pour trouver un accord sur des points essentiels comme la publicité, la promotion et les parrainages, le commerce illicite des produits du tabac, les taxes, la coopération internationale et les ressources financières. S'appuyant sur les discussions menées depuis octobre avec les Etats membres, le nouveau texte a été rédigé de façon à réaliser un consensus parmi ces Etats et à convenir au plus grand nombre possible. Il a pour souci majeur de veiller à l'efficacité et à la portée mondiale de la convention pour renforcer la lutte nationale et internationale contre le tabac. Au-delà du secteur de la santé, les ministères des finances, du commerce ou des affaires étrangères, pour n'en citer que quelques-uns, se sont engagés dans ce processus qui, de l'avis des diplomates, constitue « une véritable approche multi-sectorielle de la santé ». L'objectif pour cette convention-cadre, assure l'OMS, est de « mettre en place un système de réglementation mondiale qui, une fois en vigueur, stimulera, organisera et complétera les politiques nationales tout en étant lui-même un instrument multilatéral de lutte contre la pandémie de tabac ». Après l'adoption de la Convention par l'Assemblée mondiale de la Santé, de nouvelles discussions pourront avoir lieu pour ajouter des protocoles plus détaillés sur des questions spécifiques. L'an dernier, rappelle l'institution sanitaire mondiale, le tabac a tué 4,9 millions de personnes, ce qui représente une forte augmentation par rapport aux estimations précédentes deux ans plus tôt, les véritables ravages du tabagisme dans les pays en développement étant de mieux en mieux connus. Si l'on ne prend pas des mesures, avertit l'OMS, le nombre annuel des décès en relation avec le tabac atteindra 10 millions à la fin des années 2020, dont plus de 70 pc dans les pays en développement.