«Notre pays a besoin aujourd'hui d'un véritable sursaut et d'une mobilisation de toutes ses forces vives pour instaurer un climat favorable et remettre l'économie sur un sentier plus élevé de croissance et de création d'emploi». 2017 a été certes une année de reprise économique mais beaucoup restent à faire pour consolider les avancées atteintes durant cette dernière décennie. D'importants progrès ont été réalisés sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Citons, à cet effet, la stabilité financière et politique du Royaume, le positionnement régional dont il jouit ainsi que de son attractivité. Des éléments qui lui confèrent une crédibilité auprès des institutions internationales. Ces acquis devraient se consolider davantage pour assurer de la cohérence, de l'efficacité et du rendement au Royaume. Pour se faire : une révision de la gouvernance de la politique publique s'impose. C'est à quoi appelle Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, dans son allocution devant le Souverain lors de la présentation, dimanche 29 juillet à Al-Hoceima, du rapport annuel 2017 de la banque centrale. «Notre pays a besoin aujourd'hui d'un véritable sursaut et d'une mobilisation de toutes ses forces vives pour instaurer un climat favorable et remettre l'économie sur un sentier plus élevé de croissance et de création d'emploi. Notre pays pourra ainsi assurer de meilleures conditions de vie à sa population et donner l'espoir d'un avenir meilleur à sa jeunesse», a-t-il souligné. M. Jouahri a tenu dans ce sens à dresser un panorama global de l'activité économique durant 2017. La croissance économique s'est en effet accélérée pour atteindre un taux de 4,1%, tirée principalement par de bonnes conditions climatiques et une conjoncture économique favorable. Toutefois, l'activité non agricole a affiché une décélération et ce en dépit des incitations accordées. De même, le marché du travail, malgré les postes créés, n'arrive toujours pas à absorber la demande croissante dans ce sens. L'investissement privé au Maroc reste limité freinant ainsi l'élan de reprise aussi bien de la croissance que de l'emploi. De par ce constat, Abdellatif Jouahri trace des pistes de performance permettant au Maroc de réaliser en bonne et due forme ses grands chantiers. «Après les performances remarquables au cours de la première décennie de 2000, ont amené Sa Majesté le Roi à s'interroger sur l'adéquation de notre modèle de développement au contexte actuel et sur sa capacité à répondre aux aspirations légitimes de la population, appelant ainsi à le revoir et à le repenser. Au regard des efforts importants qu'il déploie, notre pays a besoin non seulement de poursuivre et d'élargir les réformes, mais également et surtout de réussir leur mise en œuvre et de les parachever dans les délais impartis», indique M. Jouahri dans son allocution. La première priorité n'est tout autre que le volet éducation et de formation dont «la déclinaison tarde à prendre forme trois ans après l'adoption de la vision stratégique 2030». M. Jouahri juge par ailleurs nécessaires d'apporter des mesures concrètes au Plan national de promotion de l'emploi afin que ce dispositif atteigne ses objectifs ambitieux. Le parachèvement et la généralisation de la réforme de compensation figurent parmi les recommandations du wali de Bank Al-Maghrib. Ceci devrait se faire dans le cadre d'une politique plus globale axée à la fois sur l'instauration de la réalité des prix et sur le soutien aux ménages les plus démunis. Abdellatif Jouahri a indiqué dans ce sens qu'il «devenait urgent de mettre en place un système de ciblage de la population, d'autant plus que plusieurs programmes sociaux font face à de fortes contraintes financières qui menacent leur viabilité». Le gouverneur de la banque centrale a appelé également au parachèvement du processus relatif aux régimes de retraite entamé 2016 et ce compte tenu du rythme de l'épuisement des ressources de la Caisse marocaine des retraites.