L'Umett, l'un des deux syndicats représentant les sociétés intérimaires a réuni son bureau mardi. La place du travail intérimaire dans le nouveau code du travail a constitué l'essentiel des débats. En France, une entreprise qui veut se lancer dans l'intérimaire doit au préalable déposer une caution de 90 000 euros. Au Maroc, où l'on compte environ une trentaine d'intérimaires, il n'y a aucune barrière d'accès. L'évolution du secteur s'en ressent. On note d'un côté un accroissement de volumes et de l'autre une compression des marges. Cette remarque faite par Zahir Lamrani, président de L'umett, l'un des deux syndicats représentants le secteur, résume à lui seul l'un des gros problèmes des intérimaires : un manque d'encadrement, préjudiciable à l'activité. C'est d'ailleurs, dans ce cadre que L'Umett a été mise en place il y a six ans. Particulièrement présente dans les négociations sur le nouveau code du travail, l'association a réussi pour la première fois à faire reconnaître dans la législation marocaine, l'existence et l'utilité des entreprises d'emploi temporaire (EET). Egalement à l'actif de l'Umett, un code de déontologie de la profession indispensable pour sauvegarder les droits des intérimaires et éviter ainsi certaines dérives. Outre le développement des activités avec les syndicats des travailleurs, la Lumett s'est illustrée à l'international à travers la participation au conseil d'administration de la confédération internationale des entreprises de travail temporaire (CIETT) et les échanges avec des syndicats du travail temporaire français et belge. Le bureau qui s'est réuni ce mardi a passé en revue les différents changements introduits par le nouveau code du travail, son principal chantier en 2003. Globalement, la lecture du texte est positive. Ce qui n'empêche pas le bureau d'émettre quelques réserves surtout du fait que certaines dispositions ont été rajoutées au texte à la dernière minute sans l'accord des parties impliquées. Parmi ces ajouts tardifs, la durée de mission d'intérim limitée à 3 mois renouvelable une fois en cas de surcharge et 6 mois en cas de travaux saisonniers. Une délégation de l'association s'est rendue courant juillet à la CGEM pour expliquer que ce rajout de dernière minute portait préjudice à la profession, en diminuant la possibilité du travail temporaire sans pour autant augmenter l'emploi permanent. La CGEM a saisi le Premier ministre sur la question. En bref, l'Umett propose un décret d'application tenant compte de ses réserves en gardant en phase transitoire les articles de code qui ont été rajoutés sans accord tripartite. L'objectif final c'est de parvenir à l'amendement de cette loi. En ce qui concerne les entreprises du travail temporaire, l'Umett propose la même durée que le contrat à durée déterminée (un an renouvelable une fois) ou 18 mois comme c'est le cas en France. Parmi les nouveautés du nouveau code, la distinction entre les Entreprises d'Emplois Temporaires (EET) et les cabinets de recrutement ou AEP (Agences d'Emplois Privés). «Ce sont ces dernières qui doivent déposer une caution de 1 000 000 de dirhams, souligne M. Lamrani. Autre innovation plutôt bien accueillie : l'obligation par la société utilisatrice d'aviser le délégué du personnel avant tout recours à la société temporaire. Par contre, en ce qui concerne les Accidents du travail, beaucoup de zones d'ombre subsistent, notamment à propos de la prise en charge de l'AT. «A ce niveau, nous sommes en train de batailler pour avoir moins de contraintes administratives». Pour le reste, L'umett veut être plus transparente en communiquant plus à l'avenir. Des actions seront menées en vue d'élargir les membres aux autres entreprises et entreprendre avec elles une démarche pour une certaine éthique. Comme l'a rappelé le bureau, le dialogue avec les syndicats, la CDT et l'UMT, entre autres, doit continuer. Il en sera de même des concertations avec la CGEM.