D'ici trois ans, plus de 25% des ventes touristiques s'effectueront à travers Internet. De réelles opportunités sont à saisir par les opérateurs et aussi par les éventuels spécialistes dans le domaine des NTIC. Le tourisme investit le Net. Agences de voyages, tours-opérateurs et compagnies aériennes se sont découvert une nouvelle vocation. Ils ne jurent plus que par l'utilisation du réseau des réseaux et pour cause. Le secteur des produits touristiques a enregistré une telle augmentation des ventes en ligne par rapport à d'autres produits qu'il pourrait représenter près de la moitié de l'ensemble du commerce électronique au cours des deux à trois années à venir. Le ton est déjà donné puisque aujourd'hui, pour partir en vacances, les touristes préfèrent s'adresser davantage à l'écran de leur ordinateur qu'en consultant l'agence de voyage la plus proche. Sur quatre ventes touristiques opérées dans les principaux marchés générateurs, une est, en théorie, effectuée via Internet. En Europe, au cours d'une période de six mois seulement (de novembre 2000 à avril 2001), il y a eu une croissance de 4 millions de personnes qui ont visité des sites web spécialisés en tourisme et voyage. De l'autre côté de l'Atlantique où l'engouement est encore beaucoup plus important, des experts estiment que les ventes de voyages en ligne totaliseront 40 milliards de dollars en 2003, ce qui représentera 17 % du total des ventes de voyages dans l'industrie, en comparaison avec 7 % en 2000. Au Maroc, le processus n'est qu'à ses débuts. Les opérateurs investissent timidement le Net car ils privilégient davantage le contact humain. En effet, chez nous, trop de petites et moyennes entreprises de tourisme demeurent encore inactives face aux nouvelles technologies, que ce soit par crainte de l'inconnu, par manque d'objectifs de croissance, ou parce qu'elles croient qu'il est désormais trop tard. Pourtant, ces technologies sont de plus en plus accessibles et il suffit pour s'y engager de bien définir le but poursuivi. Il n'en reste pas moins que les opérateurs nationaux réalisent de bons scores sur la toile. A titre indicatif, il est intéressant de souligner que la destination Maroc est prisée par les internautes français, indique une étude récente. L'analyse de 39.000 recherches effectuées sur un mois au niveau de l'Hexagone a permis de dégager que le Maroc est la troisième destination recherchée par les internautes immédiatement après la France et les Etats-Unis et loin devant la Tunisie (6ème), l'Espagne (8ème) ou encore l'Egypte (12ème). Voilà qui devrait donner des idées aux opérateurs et aussi aux éventuels spécialistes dans le domaine des NTIC. En tout cas, les demandeurs d'emploi, dépositaires d'une formation basique en la matière et d'une bonne dose d'imagination ont là une chance à saisir. Le secteur du tourisme leur offre des opportunités intéressantes d'embauche. C'est d'autant plus vrai que les opérateurs nationaux commencent à apprécier les vertus des NTIC. Il y va de leur développement. Face à l'essor d'Internet, les petites et moyennes entreprises, c'est-à-dire la grande majorité des entreprises du secteur touristique, sont amenées à s'adapter à un rythme beaucoup plus accéléré qu'elles n'en ont l'habitude. Le grand défi qu'elles doivent relever pour survivre consiste à trouver des solutions en accord avec leur taille et leur position compétitive. Dans le cas des hôtels indépendants, par exemple, la flexibilité du Web ouvre de plus grandes perspectives pour attirer des clients internationaux, pour permettre aux visiteurs de confectionner sur mesure leurs voyages et pour créer une base de clients individuels au lieu de s'appuyer sur le marketing de masse traditionnel. De même, les agents de voyages doivent aller au-delà de la vente de billets, opération aisément réalisable sur Internet, pour offrir un plus grand nombre de services à valeur ajoutée. Autant dire que les lauréats des centres de formation peuvent découvrir de nouvelles vocations à travers l'e-tourisme.