Qualifiée à l'arraché face au Japon (3-2), la Belgique s'est donné le droit de croire à son rêve mondial. Pour cela, les Diables Rouges devront faire tomber les Auriverdes, tranquilles vainqueurs du Mexique. Après des huitièmes de finale où le suspense a battu son plein, place maintenant à un nouveau tour qui risque d'épaissir davantage le mystère. Ce vendredi, deux matchs seront au programme. A commencer par le choc Uruguay-France et dont l'issue est difficile à pronostiquer d'avance. En se référant à l'histoire, la Celeste prend généralement le dessus sur les Bleus. Les deux formations qui se sont rencontrées à 9 reprises ont enregistré 3 victoires pour l'Uruguay contre une seule pour la France. L'Uruguay compterait donc sur cet avantage pour mener à bien sa nouvelle mission, celle d'écarter cet adversaire de la route et d'accéder ainsi à la demi-finale. Avec ses deux Coupes du monde et une présence régulière parmi le gratin mondial, la Celeste s'appuie également, depuis 2006, sur trois piliers pour faire grandir son rêve, l'histoire et l'identité, une structuration rationnelle de son football et un «maestro», Oscar Tabarez. «L'Uruguay est un pays où le football fait partie de la culture nationale. Il n'y en a pas tant que ça. L'Argentine, le Brésil, l'Angleterre, peut-être quelques autres comme l'Allemagne ou l'Espagne, mais ça ne remonte pas aux années 20, comme chez nous», avait synthétisé au début du Mondial le sélectionneur Oscar Tabarez. «On était une grande puissance du football. On a remporté deux fois les Jeux olympiques (1924, 1928), quand il n'y avait pas encore la Coupe du monde, puis la première Coupe du monde (1930, et une autre en 1950). Mais on a perdu le fil qui nous permettait de transmettre le football de génération en génération», a encore exposé le «maestro» de 71 ans. Du côté français, il ne semble y avoir aucune inquiétude, à l'exception de l'identité du joueur qui remplacera Blaise Matuidi dans l'entrejeu. Pas évident de remplacer ce joueur expérimenté, suspendu après son carton jaune contre l'Argentine en 8e de finale (4-3), cadre du groupe et précieux sur le terrain dans son nouveau rôle de faux ailier gauche. Tolisso ressemble le plus à Matuidi dans le registre du milieu travailleur à gros volume de jeu. Contre l'Argentine, le Bavarois a d'ailleurs remplacé le Turinois trois minutes après l'avertissement de ce dernier, à l'orée du dernier quart d'heure. Et il l'avait supplanté dans le Onze de départ dans l'entrée en lice contre l'Australie (2-1). Hormis ce pépin, les Bleus, avec un Mbappé au top de sa forme, semblent bien prêts pour affronter Cavani et consorts. Les débats seront bien mouvementés. Ils le seront également pour la rencontre oppposant le Brésil à la Belgique. Qualifiée à l'arraché face au Japon (3-2), la Belgique s'est donné le droit de croire à son rêve mondial. Pour cela, les Diables Rouges devront faire tomber les Auriverdes, tranquilles vainqueurs du Mexique, dans un quart de finale explosif que beaucoup attendent. Quart-de-finaliste en 2014, la bande d'Eden Hazard peut encore rêver de signer la meilleure performance dans un Mondial en égalant le résultat des Diables Rouges de 1986, demi-finalistes au Mexique. Mais, pour cela, il faudra se débarrasser du Brésil et ses cinq étoiles mondiales et qui rêve de se racheter de son fiasco de 2014 et ce 7-1 en demi-finale face à l'Allemagne. Samedi, deux autres belles affiches de ce tour sont au menu. L'imprévisible Suède croisera le fer avec l'Angleterre. Moins d'ego, plus d'égaux, les Bleus-Jaunes y arrivent mieux sans leur mégastar Zlatan Ibrahimovic. «Zlatan… En tant que personne, en tant que joueur, c'est un individualiste, tout le jeu tourne autour de lui. Maintenant, on joue plus en équipe», résume le gardien Karl-Johan Johnsson. La retraite internationale d'«Ibra» a mis en valeur toutes les vertus collectives de la Suède. Certes, elle n'est pas aussi spectaculaire que «lui», mais elle tiendra, samedi à Samara, son rang parmi les huit meilleures équipes du monde pour la première fois depuis 1994. Enfin, la Russie et la Croatie se chargeront de clore ce tour enflammé. Ils se donnent rendez-vous à Sotchi. Le tournoi russe a été sans pitié pour les places fortes du foot mondial et un nouvel ordre mondial du foot est sur le point d'émerger.