Une délégation du parti de l'Istiqlal a été reçue par le chef de gouvernement Le chef de gouvernement rencontre l'opposition. En effet, Saâd Eddine El Othmani a reçu à Rabat une délégation du parti de l'Istiqlal (opposition parlementaire) conduite par Nizar Baraka, secrétaire général du parti. Selon une source proche du chef de gouvernement, cette rencontre vient à la demande des responsables des deux groupes parlementaires du parti de l'Istiqlal. Ces derniers avaient, il y a plus d'un mois, déposé un mémorandum demandant au gouvernement d'adopter une loi de Finances rectificative. La rencontre qui s'est déroulée à la résidence du chef de gouvernement au quartier Souissi dans la capitale, a connu la participation du ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid, ainsi que du ministre délégué après du chef de gouvernement chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Le parti de l'Istiqlal était représenté notamment par Nourredine Moudiane, président du groupe parlementaire de l'unité et de l'égalitarisme à la Chambre des représentants, ainsi que de Rahal Mekkaoui, président d'une commission parlementaire à la Chambre des conseillers. Il faut préciser que la rencontre n'a pas été annoncée officiellement par les services de presse du chef de gouvernement qui aurait promis d'interagir positivement avec certaines propositions du parti de l'Istiqlal contenues dans le mémorandum. Pour rappel, les deux groupes parlementaires du parti de l'Istiqlal au Parlement ont appelé à «une révision immédiate» de certaines dispositions de la loi de Finances 2018 pour améliorer les revenus et protéger le pouvoir d'achat des citoyens. Le document contient «une série de mesures à caractère social, considérées par le parti comme nécessaires et urgentes, visant à faire face à la cherté de la vie, améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et soutenir l'emploi des jeunes». Dans les détails, les parlementaires du PI demandent une hausse de 200 DH pour les fonctionnaires, en deux étapes, à partir du 1er juillet 2018. Il est également question d'augmenter le plafond des revenus exonérés d'impôt sur le revenu de 30.000 DH à 36.000 DH et prévoir une déduction fiscale des frais de scolarité, au niveau du secteur privé, à hauteur de 6.000 DH par an et par enfant scolarisé. Concernant la protection du pouvoir d'achat des citoyens, ils ont appelé à «mettre en œuvre un système flexible de calcul des taxes intérieures de consommation (TIC), sur l'importation des hydrocarbures en rapport avec le niveau des cours internationaux, afin d'alléger l'impact de la hausse de ces cours sur le pouvoir d'achat des citoyens», plaidant pour la mise en place de mécanismes proactifs pour faire face à ces répercussions. Sur un autre registre, ils ont souligné la nécessité d'élargir le cercle des exonérations fiscales, en lien avec les charges sociales des entreprises créées entre le 1er janvier 2015 et décembre 2019, à l'ensemble des petites et moyennes entreprises (PME) et coopératives, en vue de soutenir l'emploi. Il faut dire que depuis le passage du parti de l'Istiqlal officiellement à l'opposition parlementaire il y a quelques mois, les responsables du parti multiplient les sorties appelant à des mesures économiques urgentes. Après la première initiative émanant des groupes parlementaires concernant la loi de Finances rectificative, l'Alliance des économistes istiqlaliens avait, il y a quelques jours, proposé une série de mesures d'urgence pour résoudre le problème des défaillances des PME et TPE. Parmi ces mesures, il y a notamment le plafonnement du délai de paiement à 90 jours avec l'activation de sanctions automatiquement contre les retardataires. Sur le plan fiscal, les istiqlaliens proposent de sanctionner les entreprises qui ne respectent pas les délais de paiement en ajoutant à leurs résultats imposables les montants des factures impayées avec possibilité pour les entreprises créancières de déduire de leurs résultats imposables les montants dus.