Boulif en a présenté les grandes lignes devant la Chambre de commerce britannique Le secrétaire d'Etat chargé du transport, Mohamed Najib Boulif, qui était l'invité d'honneur d'une conférence-débat organisée mardi dernier par la Chambre de commerce britannique a dressé un état des lieux du secteur des transports des marchandises et de la logistique au Maroc. La grande priorité pour le ministre est la signature du nouveau contrat programme des marchandises avec les professionnels du secteur. Ce contrat programme qui a été le fruit de 3 années de travaux devait être signé il y a déjà une année. Mais les professionnels ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur le contenu de ce nouveau contrat programme. A ce sujet, le secrétaire d'Etat a signalé que la Fédération du transport routier est prête à signer. A côté de la CGEM, il y a les organisations syndicales et professionnelles qui n'ont pas encore trouvé un terrain d'entente avec le secrétariat d'Etat chargé du transport. Celles-ci avaient revendiqué un bilan détaillé du précédent contrat programme ainsi que la nécessité de les associer à la rédaction du nouveau contrat programme. Le ministre entend poursuivre les discussions pour la finalisation et la signature du document. Rappelons à ce sujet que c'est à l'issue d'une journée organisée le 14 juillet 2014 pour évaluer les 10 premières années de la libération du transport de marchandises et la mise en application du contrat programme 2011-2014 qu'il avait été recommandé d'élaborer ce nouveau contrat programme pour remédier aux dysfonctionnements ayant empêché la mise en œuvre de l'ancien contrat programme. Des contrats programmes d'application sont aussi élaborés concernant le transport international routier, le commissionnaire international, et le transport routier au niveau des ports. Transport des marchandises: 90.000 véhicules en 2017 Ces dernières années, le transport routier de marchandises a connu un essor important sur le plan quantitatif. Le nombre de véhicules pour le transport de marchandises pour compte d'autrui (TMCA) est passé de 6.125 en 2003 à 60.177 en 2017. Il en va de même pour le transport des marchandises pour compte propre (TMCP), le nombre de véhicules s'est chiffré à 31.200 en 2017 contre 8.771 en 2003. Ce qui représente au total plus de 90.000 véhicules. Pour ce qui est des entreprises du transport de marchandises pour compte d'autrui, leur nombre a explosé en passant de 2.800 en 2003 à 54.155 en 2017. Malgré ce développement important, le ministre a fait remarquer que le secteur souffre d'une grande atomicité. «Nous avons une moyenne de 1,7, voire 1,8 véhicule par entreprise, ce qui constitue un obstacle pour développer les grands chantiers de la stratégie nationale», a déploré Najib Boulif. Par ailleurs, il faut relever que le transport routier des marchandises représente 6% du PIB et 9% de la valeur ajoutée du secteur ainsi qu'un chiffre d'affaires de 15 milliards de dirhams. Il représente aussi 75% des flux de marchandises (hors phosphate) et emploie 200.000 personnes. Les mesures de Boulif pour lutter contre l'informel Pour lutter contre l'informel et booster le secteur, les chantiers du secrétaire d'Etat chargé du transport porteront sur le renforcement de la structuration du secteur à travers le nouveau contrat programme. Ainsi, il sera procédé à l'introduction de l'attestation de l'aptitude professionnelle, la suppression de l'expérience professionnelle remplacée par des diplômes spécialisés ou un examen organisé par le ministère. Une commission consultative administration-profession sera mise en place. Pour ce qui est du transport international routier (TIR), une ouverture vers de nouveaux marchés est en vue avec la signature d'accords bilatéraux avec les pays du Sud. Parmi les autres mesures importantes figure la mise à niveau des normes d'homologation technique des véhicules par rapport aux standards internationaux. Outre la création d'un Observatoire des transports routiers, le ministère compte déployer un système informatisé des activités de transport routier ( SITR). Ainsi, tous les actes des activités de transport seront traités via un seul système. Il permettra de disposer d'indicateurs fiables sur les activités de transport routier. Programme «PME-LOGIS» : 63 millions DH et 600 PME ciblées Malgré la forte croissance du secteur de la logistique au Maroc, il reste confronté à un défi majeur, à savoir l'informel. La réussite de la mutation logistique passe impérativement par la mise à niveau de la logistique au sein des PME. Partant de ce constat, un programme spécifique intitulé «PME-LOGIS» a été lancé en octobre 2017 dans l'objectif de renforcer la compétitivité et améliorer la performance de la PME. Cette première phase cible quelque 600 PME pour une enveloppe de 63 millions de dirhams. Rappelons que l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL) avait lancé un appel à candidature aux PME désirant bénéficier de ce programme. L'appel à candidature s'adresse aux opérateurs logistiques (prestataires de services logistiques, commissionnaires de transport, opérateurs de messagerie et transporteurs routiers) réalisant un chiffre d'affaires entre 3 et 200 millions de dirhams. Les chargeurs (industriels, distributeurs et grossistes) dont le chiffre d'affaires est compris entre 50 et 200 millions de dirhams peuvent également prétendre à ce dispositif. Activité logistique en périmètre urbain Le secrétariat d'Etat chargé du transport souhaite encadrer l'activité logistique au sein du périmètre urbain. Un programme d'optimisation afférent à cette initiative est en phase de mise en place, notamment à Casablanca. Il sera ensuite généralisé aux villes de Marrakech, Fès, Meknès, Tanger et Marrakech.