Tout porte à croire que le gouvernement et les partis politiques, avec les réticences naturelles de certains de ces derniers, s'orientent vers l'adoption d'un programme minimum de réformes de la Charte communale. Tout porte à croire que le gouvernement et les partis politiques, avec les réticences naturelles de certains de ces derniers, s'orientent vers l'adoption d'un programme minimum de réformes de la Charte communale. Ce qui se traduira probablement par l'ajournement, à une date ultérieure, de la grande refonte de la Charte pour l'adapter aux nouvelles donnes et approches en matière de gestion communale. Ainsi, on n'aura pas de nouveau découpage électoral, ni de nouvelles listes des électeurs. Pour ces deux chapitres, l'élément des délais a été déterminant. Si l'on veut tenir les rendez-vous enchaînés des élections municipales, professionnelles et du tiers de la deuxième chambre, entre les mois de juin et d'octobre de cette année, l'ouverture intégrale de ces chantiers comportait des risques de débordement. D'autant plus que sur les deux chantiers les inconnues font foison. Le découpage est une opération hautement sensible qui demande une profonde expertise et, comme le dit l'adage populaire bien de chez nous : «cent et une réflexions plutôt qu'un coup de ciseaux », on préfère tempérer. Pour ce qui concerne les listes électorales, même si celles existantes souffrent de beaucoup de maux et sont entachées d'un certain nombre d'imperfections reconnues par tout le monde, personne aujourd'hui ne peut savoir dans quelle mesure on peut mobiliser les citoyens, en un laps de temps relativement court, pour une inscription massive sur les tablettes électorales. Devant les inconnues de cette question et le risque d'une forte abstention qui viendra compliquer davantage la problématique de la désaffection des citoyens pour la chose électorale, on a préféré se contenter des toilettages déjà opérés avant les législatives et de la mise à jour indispensable pour permettre l'inscription des jeunes de plus de dix-huit ans, conformément à la décision royale dont les bénéficiaires potentiels sont estimés à quelque trois millions d'électeurs. Il demeure que, dans le prolongement du scrutin législatif qui a concerné la représentation législative nationale et a conduit à la composition du nouveau gouvernement, les préparatifs pour les municipales vont être une opportunité importante pour ouvrir un vaste débat sur la gestion communale et sur le rôle, de plus en essentiel, des collectivités territoriales dans le renforcement de la démocratie et de l'implication des citoyens dans le processus du développement. Ce sera certainement aussi le moment d'enregistrer, malheureusement, la faillite de nombreuses communes dans la gestion des circonscriptions qui relevaient de leur compétence, même si l'administration de tutelle et la justice sortent, de plus en plus fréquemment, de leur réserve vis-à-vis de ces dérives. Mais la véritable sanction, celle qui aura valeur d'exemple, elle incombe, avant tout, aux partis politiques qui cautionnent les candidatures et qui répondent de la probité et des compétences des élus sous leurs couleurs. Elle incombe aussi et surtout aux électeurs, en fin de compte, au nom et aux dépens desquels les abus sont commis.