Pour la deuxième année consécutive, les Palestiniens on été sacrifiés. La communauté internationale assiste en spectateur aux exactions et crimes commis par l'armée israélienne. Retour sur un drame qui dure depuis plus de cinquante ans. Un keffieh posé sur une chaise restée vide durant toute la cérémonie de célébration de la messe de minuit, à Bethléem, dans l'église de la nativité. Cette image résume à elle seule l'ampleur de la détresse du Peuple palestinien livré à la barbarie d'un Ariel Sharon plus criminel que jamais et condamné à mener seul son combat contre le sionisme, l'occupation et les massacres. Le vécu quotidien du Peuple palestinien est émaillé d'assassinats ciblés, de déportations, de représailles collectives et de destruction entretenus par une armée d'occupation, avec la complicité agissante des Etats-Unis et dans l'indifférence quasi-générale du reste de l'humanité y compris des pays arabes. Le combat pour la dignité s'est intensifié en 2002, l'Intifada se poursuivant malgré une répression israélienne toujours plus intense et plus cruelle. 0 l'arrière-plan se profile le spectre d'une deuxième guerre du Golfe dont l'issue et les conséquences font très peur. «La période postérieure au conflit irakien est une question ouverte», affirme un analyste des questions du Moyen-Orient. En effet, dans l'immédiat tout semble suspendu à l'issue de cette guerre programmée de longue date, même si d'ores et déjà le Peuple palestinien en fait les frais. L'année qu'on vient d'enterrer s'est d'abord traduite par la réoccupation méthodique par l'armée sioniste des zones autonomes de Cisjordanie et de Gaza. Les chiffres donnent un aperçu sur l'aggravation de la situation en 2002. Au début de l'année, le bilan de l'Intifada, déclenchée fin septembre 2000, était de 868 morts Palestiniens. Il est aujourd'hui de près de 2100 morts Palestiniens. Ariel Sharon, qui avait promis aux israéliens « paix et sécurité», a lamentablement échoué. Il n'est pas parvenu, comme il s'était engagé à le faire, à mater le soulèvement du peuple palestinien. Au contraire, il a aggravé l'impasse qui prévalait avant son élection. Aujourd'hui, elle est totale. Elle risque même de devenir inextricable avec la deuxième guerre du Golfe, dont personne ne doute qu'elle est imminente la principale question étant de savoir comment cela affectera la lutte du Peuple palestinien : «Nous sommes très inquiets des conséquences de la guerre sur les Palestiniens, indique le ministre palestinien du travail, Ghassan al-Khateb. «Nous craignons qu'Israël exploite la situation en accroissant sa répression armée contre les Palestiniens». Les récentes accusations israéliennes sur la présence du réseau terroriste Al-Qaïda dans la Bande de Gaza « sont un signe qu'ils cherchent un prétexte» à cet effet, estime M. al-Khateb. Quiconque assiste à ce qui se déroule en Palestine se doit de comparer les situations et les discours. Car si une guerre est programmée en Irak, au nom des droits de l'homme ces même droits sont quotidiennement bafoués dans l'indifférence totale, y compris celle de ceux qui veulent libérer le Peuple irakien. La fermeté des Etats-Unis face à l'Irak n'a pas de pendants en Israël qui continue à liquider systématiquement tous les acquis du processus de paix enclenché à Oslo. Deux poids, deux mesures à quelques kilomètres de distance. De quoi nourrir un terrorisme encore plus dévastateur face à autant d'adversité d'injustice.