La tuberculose demeure un problème de santé publique au Maroc. Selon les derniers chiffres du ministère de la santé qui ont été présentés lundi à l'occasion du lancement de la campagne nationale de dépistage, un total de 30.897 cas de tuberculose toutes formes confondues, ont été notifiés en 2017, ce qui correspond à une incidence de 88/100.000 habitants. La tutelle estime le nombre de décès liés à la maladie à 3.300, soit une mortalité spécifique de 9,3 cas pour 100.000 habitants par an. Il faut aussi signaler que 217 cas de tuberculose pharmaco-résistance ont été notifiés en 2017. Autre constat : la tuberculose touche davantage les jeunes âgés de 15 à 45 ans qui représentent 64% des cas. Les analyses de la situation épidémiologique font ressortir que la tuberculose est fortement concentrée au niveau des zones périurbaines des grandes agglomérations. Elle est également liée à l'habitat insalubre, à la densité élevée des populations, à la promiscuité, à la malnutrition, à la précarité et à la pauvreté. La distribution géographique révèle que 6 régions ont totalisé, à elles seules, 86% des cas de tuberculose notifiés, avec une incidence dépassant la moyenne nationale. En dévoilant ces statistiques, le ministère de la santé n‘a pas manqué de mettre en exergue les progrès réalisés dans la lutte antituberculeuse. Entre 1990 et 2015, une baisse de la mortalité de 59% a été enregistrée ainsi qu'une baisse de 27% de l'incidence estimée par l'OMS. Le Programme national de lutte antituberculeuse (PNLAT) a permis d'atteindre un taux de détection de la tuberculose de 88%, ce qui a permis de traiter et de guérir plus de 830.000 patients. A noter que le traitement de la tuberculose, entièrement pris en charge par le ministère de la santé, dure au minimum six mois et peut atteindre dix-huit mois en cas de formes sévères ou compliquées. Dans la lutte contre la tuberculose, la tutelle a lancé le plan stratégique national 2018-2021 qui vise à réduire le nombre de décès de 40% en 2021 par rapport à l'année 2015. Ce plan a aussi pour objectifs d'augmenter le taux de détection à plus de 90% à l'horizon 2021 et atteindre un taux de succès thérapeutique d'au moins 90% en 2021. Sur le plan budgétaire, le ministère a multiplié par deux le budget annuel alloué à la lutte antituberculeuse, en plus de la mobilisation de l'appui financier du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme chiffré à près de 20 millions DH pour la période 2018-2020. C'est ainsi que le programme de lutte antituberculeuse a pu réaménager et mettre à niveau le plateau technique des structures de prise en charge de malades tuberculeux.