Elle revient sur les circonstances de son départ de la «Rabita» des ouléma Après sa démission de la «Rabita» des ouléma, Asma Lamrabet explique les raisons de cette décision. «A l'occasion d'une conférence universitaire de présentation de l'ouvrage collectif sur l'héritage, mes propos, exprimés à titre strictement personnel et rapportés par un organe de presse, ont suscité un tollé et une grande polémique lors de la 20ème session du conseil académique de la Rabita. Devant une telle pression, j'ai été contrainte de présenter ma démission en raison des divergences portant sur l'approche de l'égalité femmes-hommes au sein du référentiel religieux», dit- elle. Et d'ajouter: «je n'ai pas souhaité m'exprimer, depuis l'étranger où je participais à un séminaire académique, sur les raisons ayant conduit à ma démission et ce pour éviter toute instrumentalisation malveillante qui viendrait travestir mon patriotisme, mes valeurs et mes profondes convictions». L'ancienne membre du Centre d'études féminines en Islam au sein de la Rabita Al Mohammadia des ouléma du Maroc a également affirmé qu'«en tant que marocaine, qui a puisé son inspiration dans notre Islam, je me sens fière et forte de ses enseignements et des portes qu'il m'a ouvertes sur la réalité, l'altérité et la pluralité culturelle, ce qui a permis à notre pays de faire de sa richesse, de sa diversité et de sa spiritualité un atout reconnu, respecté et souvent envié». Elle a en outre fait savoir que «cet engagement est nourri et porté par la majorité des composantes de notre Nation. Il est celui du consensus national, du compromis, de l'Islam du juste milieu, celui qui a permis à notre pays d'évoluer sereinement et lucidement vers la modernité». Et de conclure: «j'ai toujours prôné une lecture progressiste, réformiste et dépolitisée pour opérer une nouvelle approche de la question des femmes dans l'Islam. C'est l'action que j'ai toujours menée à travers la déconstruction des lectures rigoristes et patriarcales, notamment à travers mes différents ouvrages et au sein du Centre d'études féminines, qui est devenu un espace de référence dans la réforme du champ religieux initié par la plus haute autorité politique du pays».