«J'espère que nous allons nous réunir avant le mois de Ramadan». Ainsi s'exprimait, mardi à Rabat, Abdellatif Jouahri, à propos du mémorandum alliant BAM, le conseil de la CGEM et les banques. Le gouverneur de la banque centrale, qui intervenait lors d'un point de presse organisé à l'issue du conseil de Bank Al-Maghrib, précise que cette réunion est destinée à l'actualisation de ce mémorandum. «Il s'agit de voir la manière d'appuyer la relance du crédit et celle de la croissance», détaille-t-il. En d'autres termes, le déblocage du crédit est, comme il l'explicite, censé financer les projets d'activité économique en général. «Donc c'est un bon signe pour la croissance», poursuit-il en rappelant les engagements de BAM eu égard notamment à la TPME. 106 dossiers de TPME reçus Comme le précise M. Jouahri, le soutien au niveau de la banque centrale a été maintenu. «Ce que nous destinons comme refinancement à la TPME a été maintenu», enchaîne-t-il. Selon ses dires, la demande globale du système bancaire a été satisfaite. «Nous payons 3 à 4 milliards DH, nous renouvelons la demande des banques au profit des TPME au niveau du refinancement», avance le gouverneur. Concernant l'action du fonds de soutien à la TPME, il qualifie les chiffres d'intéressants. «Cette année, nous avons eu plus de 106 dossiers», indique M. Jouahri. Il rappelle également que le fonds de soutien a atteint 3 milliards DH couplés au financement bancaire de l'ordre de 1,5 milliard DH. Dans l'ensemble, ce sont 4,5 milliards DH mis à la disposition des TPME à travers ce fonds. «Ce qui a permis de traiter 600 dossiers d'entreprises et la création de 50000 emplois », ajoute-t-il. Cela étant, ce fonds a permis aux entreprises qui avaient des difficultés passagères de surmonter celles-ci. Et ce n'est pas tout. «Nous étions engagés à mettre en place des comités régionaux de concertation avec la CGEM, les banques et nous-mêmes. Un premier comité de Casablanca travaille. Nous devons tirer les leçons de cet exemple pour pouvoir généraliser cette expérience pour plus de proximité», poursuit le gouverneur. Il évoque par l'occasion l'observatoire TPME dont le choix du dirigeant est mis en place. Pour lui, cette structure permettra d'avoir des informations détaillées. Du ciblage de l'inflation «Ce qui nous intéresse c'est la bonne préparation des opérateurs économiques», indique le wali de la banque centrale dans ce sens. A propos du ciblage, il précise que BAM avance dans ce sens. «Il n'interviendra que lorsque nous migrerons vers le point d'ancrage qui deviendra l'inflation et non plus le régime de change», explique-t-il. Vraisemblablement, cette migration sera faite lors du passage vers la fin de la deuxième phase du régime de change où interviendra le ciblage d'inflation qui deviendra le point d'ancrage au niveau de la politique monétaire. Le point d'ancrage étant, pour l'heure, le régime de change. L'objectif ultime étant de ne pas gêner le financement de l'activité économique selon ses dires. Le secteur bancaire, un bon élève Interrogé à propos du blanchiment d'argent, M. Jouahri rappelle que le Comité Gafimoan, relevant du Gafi, qui fait le suivi des risques du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme vient d'achever sa mission au Maroc. Ce comité est venu évaluer le système marocain en entier concernant le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et non seulement le secteur bancaire. «Le comité vient d'achever sa mission et a livré ses premières conclusions en attendant le rapport final. Le meilleur précepte qu'il a fait était autour des banques et de BAM en termes d'efficacité de celles-ci», se félicite-t-il. Pour rappel, une circulaire de BAM est sortie le 8 mars à propos de ce fléau. Un droit de vigilance des entreprises marocaines aux E.-U A propos de la fameuse loi américaine appelée Fatca, M. Jouahri précise que les correspondants des banques marocaines ont pris des positions vu l'absence d'un accord entre le Maroc et les Etats-Unis. «Il y aura un décret-loi soumis à des commissions parlementaires. Ce décret-loi permet aux établissements financiers de fixer avec la partie américaine les établissements à enregistrer avec un droit de vigilance au cas où des déclarations sont à faire», avance le gouverneur. Il s'exprime par l'occasion à propos de la nouvelle loi relative au statut de BAM qui est, pour l'heure, soumise à la commission de la Chambre des représentants. «Pour l'heure, 12 articles ont été traités», précise-t-il en rappelant que cette loi consolide l'indépendance de BAM et élargit ses missions.