Le Royaume compte à son actif déjà des relations commerciales vers l'Afrique de l'Ouest, bien que celles-ci soient concentrées dans une poignée de pays et de secteurs. Ainsi, les exportations marocaines sur l'Afrique étaient dirigées à 37,3 % vers la CEDEAO en 2016. C'est un certain vendredi 24 février 2017 que la nouvelle est tombée. Le Maroc demande officiellement de rejoindre la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), où il jouit déjà d'un statut d'observateur. Depuis, la machine s'est mise en branle et une première étude d'impact a été réalisée concernant les effets de cette adhésion. D'un point de vue juridique, l'étude sur l'implication de l'adhésion du Maroc à la CEDEAO identifie trois étapes. Dans un premier temps, un consensus est atteint au niveau de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres de la CEDEAO et un projet d'acte additionnel relatif à l'adhésion du Royaume du Maroc à la CEDEAO est élaboré. Dans ce cas, inutile de réviser le traité. L'option de l'acte additionnel permettra aux chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO d'analyser, ultérieurement, et au cas par cas, les demandes d'adhésion des Etats tiers. Sur le plan économique, l'étude de la CEDEAO contient de nombreux aspects positifs car l'économie marocaine pourrait renforcer la stabilité macroéconomique du futur regroupement et donc favoriser la convergence en CEDEAO. «L'analyse des données macroéconomiques du Maroc pour la période 2012-2016 montre qu'elles ont globalement satisfait aux critères de convergence définis par la Communauté», apprend-on auprès des auteurs de l'étude. Il faut dire que le Royaume compte à son actif déjà des relations commerciales vers l'Afrique de l'Ouest, bien que celles-ci soient concentrées dans une poignée de pays et de secteurs. Ainsi, les exportations marocaines sur l'Afrique étaient dirigées à 37,3% vers la CEDEAO en 2016. Un taux qui fait de la Communauté la principale destination des exportations marocaines sur le plan régional. Certes, les échanges commerciaux du Maroc avec l'Afrique sont inférieurs à 10%, mais ceux avec la CEDEAO s'inscrivent plutôt dans une tendance haussière. Le Maroc importe essentiellement du carburant et des produits manufacturés (27,2 %) ainsi que des produits alimentaires (15,4 %). «Ces importations proviennent surtout du Nigeria, du Togo, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée et du Sénégal. Le Maroc exporte principalement vers la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Nigeria, des produits manufacturés, des engrais, des matériaux de construction, du papier, des machines, des produits pharmaceutiques, des emballages métalliques et des chaussures», dévoile l'étude expliquant que «la perspective d'adhésion du Maroc pourrait faciliter le flux des investissements entre le pays et les Etats membres actuels, mais aussi accroître l'attractivité du regroupement ainsi constitué en matière d'investissements». Il faut dire que le Royaume reste un investisseur important au sein de la Communauté. Les chiffres sont édifiants puisque pour la seule année 2015, le flux total d'investissements directs étrangers marocains dans la Communauté s'élevait à 153 millions de dollars. De 2010 à 2014, les stocks d'investissements directs étrangers marocains y ont pratiquement doublé, passant de 492 millions de dollars à 976 millions de dollars. L'étude rappelle que «le Maroc a déjà signé avec huit pays membres neuf accords bilatéraux d'investissement, dont trois sont actuellement en vigueur. Ces accords sont différents de par leur substance, et l'accès du Maroc au statut de membre à part entière de la Communauté pourrait donner lieu à un accroissement de l'investissement au sein du bloc régional». Sur le plan financier, il est indiqué que les banques marocaines participent largement de nos jours à l'animation du système financier de l'espace CEDEAO puisqu'elles ont une présence de plus en plus marquée. «La présence des grands groupes marocains du secteur de la banque et de l'assurance est clairement un signe de l'intérêt porté par les opérateurs économiques marocains au marché ouest-africain et au dynamisme de ses économies. Ce secteur peut également jouer son rôle de levier pour attirer plus d'investissements vers d'autres secteurs». C'est dire qu'avant même l'élargissement de l'espace les entreprises marocaines participent déjà à la création, l'alimentation et la gestion des différents risques en Afrique de l'Ouest, comme le confirme la même source.