Au moment où la privatisation de la Régie des Tabacs suit son cours, Altadis, leader mondial de la fabrication des cigarettes, se présente comme un candidat sérieux et potentiel pour le rachat de la régie nationale. Avec des projections de développement qui s'étendent au-delà de la simple fabrication. Le processus de la privatisation de la Régie des Tabacs suit son cours. Les principaux fabricants mondiaux des cigarettes guettent de prêt cette opportunité, vu le potentiel conséquent de ce secteur. Altadis, le leader européen des cigarettes et des cigares mais aussi de la distribution, se présente dans ce cadre comme un candidat sérieux. Et pour appuyer sa candidature, le groupe a des atouts qu'il ne cache pas. Numéro 1 des cigarettes en Espagne, 2ème en France et 3ème en Europe de l'Ouest, le groupe est également le numéro 1 mondial des cigares. Son chiffre d'affaires économique pour l'année 2002 s'élève à 3,7 milliards d'Euros. Avec un effectif de 20.205 personnes à travers le monde, Altadis conforte largement sa position de leader mondial dans une multitude d'activités allant de la fabrication des cigarettes et des cigares jusqu'à la distribution. C'est d'ailleurs ce groupe qui assure la production de célèbres marques telles que Gitane, Gauloises et Fortuna. Avec une stratégie qui s'articule principalement sur le développement du créneau des cigarettes blondes. Principal atout du groupe : une infrastructure industrielle de pointe dans une des plus grandes usines de fabrication de cigarettes, à Lille, qui s'étale sur plus de 20 hectares. Ici, le processus du traitement du tabac et de la fabrication des cigarettes est entièrement automatisé grâce à des technologies très sophistiquées, notamment les HSM. Ces machines assurent la fabrication et l'emballage de 15000 cigarettes par minute. A noter que le transfert des technologies de fabrication vers les unités industrielles de la régie marocaine dans le cadre d'un éventuel rachat figure à cet effet parmi les projets du groupe, et ceci afin de renforcer sa productivité en local. Et pour cause. Le Maroc représente en effet une plate-forme idéale pour la commercialisation des cigarettes vers l'Afrique et vers le pourtour méditerranéen. Sur un autre plan, le groupe Altadis envisage d'initier le développement d'une nouvelle activité sur le marché national : l'agriculture du tabac blond. Bénéficiant de sa situation climatique avantageuse, les agriculteurs marocains devraient bénéficier du savoir faire du groupe pour assurer leur reconversion, souligne-t-on auprès d'Altadis. Troisième activité du groupe, la logistique représente 20% de son chiffres d'affaires du groupe couvrant un réseau de distribution de l'ordre de 150000 points de vente en Europe de l'Ouest. Outre les cigarettes et les cigares, Altadis assure la distribution d'autres produits comme les cartes téléphoniques. Le groupe s'appuie sur des structures de logistiques déployées sur l'ensemble du territoire français. Le centre de distribution de Marne la Vallée au sud de Paris en est le noyau dur. Fonctionnant selon des procédures entièrement automatisées, ce centre repose sur un système de gestion et de livraison de commandes entièrement informatisé. Ce qui permet de satisfaire les besoins bien particuliers d'un réseau très dense de débitants de tabacs. Le réseau de distribution marocain retient à cet égard l'intérêt des managers du groupe Altadis. Ils estiment que le processus de la libéralisation du secteur ne doit pas, dans un premier temps remettre en question le fondement et la nature réglementaire des débits de tabacs. Ils prônent, dans ce carde, une démarche progressive tendant à préserver à terme la commercialisation des cigarettes de l'anarchie et des dérapages consécutifs à une libéralisation accélérée et non contrôlée. • DNES à Paris, Youssef Chaoui