Les marques Nike et Puma n'entendent pas quitter le Maroc. Une information diffusée par Internet par un média espagnol disait le contraire, expliquant les raisons de ce départ par la fin des accords multifibres. Diffusée sur Internet par un média d'outre-détroit, l'information selon laquelle Nike quitterait le Maroc n'est pas confirmée auprès du détenteur de cette carte. «Depuis le 1er janvier, et la fin des quotas OMC sur les exportations, nous sommes habitués à de telles nouvelles, déclare un responsable de la Direction commerciale de la société distributrice de Nike au Maroc. Tous nous voient déjà en Chine !» Également distributeurs d'Adidas au Maroc, les concernés prennent même le parti d'en rire. «Le sujet n'est pas d'actualité, d'ailleurs nos affaires sont au beau fixe, avec une dizaine de magasins au Maroc, déclare un cadre de cette entreprise, rappelant le contrat liant Nike et l'équipe nationale de foot-ball, lequel (loin d'être, il faut le souligner, un contrat de bail pour la marque), court jusqu'en 2006. «Pourquoi quittera-t-on le Maroc du jour au lendemain ? » Bref, la célèbre marque américaine continuera d'être distribuée au Maroc. Ce n'est pas la sous-traitance locale qui s'en plaindrait. Même assurance obtenue auprès de la société distributrice de Puma, laquelle (Sacmar industrie) hésite toutefois à dévoiler son nom à ALM. «Nous sommes détenteurs de la carte Puma jusu'en2010. Le contrat sera reconduit de dix ans après cette date», martèle un responsable de la direction. D'ailleurs, toujours selon la même source, le premier point de vente de Puma vient tout juste de voir le jour, un autre ne tardera pas à suivre. D'après le média espagnol, «canal solidario.org», mêmes Marks & Spencer, H&M et Pinky pourraient ne plus être distribuées au Maroc. L'entreprise française Kindy, qui a délocalisé au Maroc (18 000 pièces l'an) et en Tunisie depuis quinze ans, envisagerait, elle aussi, de prendre le large pour s'installer en Asie du Sud-Est. Autant de mouvements imputés à la fin des accords multi-fibres. Choses que rejettent en bloc ces diverses entreprises, à commencer par les représentants de Puma, pour qui, il n'y a pas de péril jaune qui plane sur le business des grandes marques : «La contrefaçon ne nous concerne pas, vu la qualité de nos produits», Le véritable fléau reste tout de même la contrebande, «problème non lié à la Chine, mais à une politique volontariste », renchérit un industriel. «Ce qu'il faut comprendre, explique de son côté Karim Tazi, président de l'Association marocaine de l'industrie textile (AMITH), soucieux de l'image de marque de son secteur d'activité, c'est que «le monde ne va pas s'effondrer en 24 heures !». Certes, reconnaît-il, la Chine est attendue à augmenter ses parts de marché après le 1er janvier 2005, mais cela ne se fera pas du tic au tac, c'est selon un processus. L'industrie marocaine doit s'adapter à la donne tout simplement». Pour le moment, en pleine mise en place d'une stratégie de mise à niveau, laquelle passe nécessairement par l'approbation des banques, de telles informations ne feront que renforcer la méfiance de ceux qui tiennent les cordons des bourses. En tout cas, l'industrie marocaine compte plus que jamais sur le nouveau partenariat avec le gouvernement promis fin février pour aller de l'avant. Le péril jaune reste beaucoup plus present au niveau du semi-fini, qui compose le gros de l'activité au Maroc. «Nous sommes au ralenti, en 25 ans de métier, je pense que nous vivons actuellement la période la plus critique dans notre entreprise», estime pour sa part, un industriel casablancais, qui précise que depuis l'Aid Al Adha, son carnet de commandee n'a pas enregistré un seul ordre.