Croyant aux paroles mielleuses du fils de ses employeurs, âgé de trente-deux ans, Samira, treize ans, est tombée amoureuse de lui, il a profité de son innocence et de sa naïveté pour abuser d'elle. C'est la première fois que Samira, treize ans, a quitté sa ville natale, Béni Mellal. Personne ne l'a accompagnée à Casablanca. Ses parents l'ont livrée à un « samsar». C'est ce dernier qui s'est chargé de la conduire jusqu'au foyer d'une famille habitant la capitale économique. Elle doit travailler chez elle comme «bonne à tout faire», entre autres nettoyer, faire la lessive, préparer le petit- déjeuner, le déjeuner, le dîner…. Elle doit être la première à se lever le matin et la dernière à dormir le soir. Elle ne doit pas partager la même chambre que l'un de ses employeurs. Elle doit être à l'écart, sinon sommeiller sur un divan installé dans la cuisine ou dans une baraque sur la terrasse. C'est ce qu'elle entendait toujours d'une voisine qui travaille chez une famille à Casablanca et qui venait leur rendre visite et racontait à sa sœur aînée ce qu'elle endurait. Et c'est ce qu'elle attendait en principe. Seulement, elle a été étonnée de l'accueil chaleureux que lui a réservé son employeuse. « Tu seras comme ma fille », lui dit-elle. Elle lui a expliqué qu'elle a fait appel à elle seulement pour l'aider et non pas pour tout faire. Elle lui a réservé un divan dans la chambre de sa fille, lui donne sa part du même plat partagé par la famille et l'invite même parfois à partager le repas avec le reste de la famille autour d'une même table. Bref, elle la traitait bel et bien comme sa propre fille. Elle lui achetait également des effets vestimentaires. Son employeuse était généreuse avec elle au point qu'elle a commencé à l'appeler “ma tante“. Samira était très heureuse, gaie, pleine de joie de faire partie de cette famille et de s'éloigner de la pauvreté que connaissait la sienne. Elle n'avait jamais rêvé d'être dans une grande ville comme Casablanca, bien accueillie par une famille aisée, bien habillée, bien nourrie et bien traitée. Et elle n'a jamais pensé être aimée un jour par un jeune garçon. « Je t'aime Samira », lui chuchote un jour Saïd. Qui est-il ? C'est le fils de ses employeurs, la trentaine, célibataire et sans profession. Certes, il se débrouille de temps en temps pour avoir quelques sous, mais il passe la majorité de son temps chez lui, à dormir ou à regarder la télévision. Depuis qu'il a été renvoyé du collège avec un niveau de la septième année de l'enseignement fondamental, il ne sort que rarement. Samira a cru en ses paroles. Elle n'a jamais entendu des mots mielleux pareils à ceux que lui chuchotait Saïd, d'une fois à l'autre, quand ses parents n'étaient pas à la maison. Il lui a affirmé qu'il ne fermait plus les yeux et qu'il rêvait d'elle toutes les nuit. Son image hante son esprit, jour et nuit, qu'elle soit devant lui ou pas, prétend-il. Il lui a expliqué qu'il n'attendait que l'occasion propice pour dire cette vérité devant toute la famille. Samira a commencé à l'aimer; elle attendait qu'il lui dise ses mots doux; il l'embrassait loin des yeux de ses employeurs. Seulement, elle n'a jamais voulu pousser plus loin les attouchements. Elle refusait de le laisser faire... Seulement, en ce jour du mois de janvier, il a décidé d'aller jusqu'au bout quand il a remarqué que personne n'était à la maison. Il était 10h du matin quand il s'est réveillé. Il s'est lavé le visage et a demandé à Samira de lui préparer son petit-déjeuner. Quand elle est entrée dans sa chambre, elle s'est aperçue qu'il était complètement dénudé. Il l'a tiré vers lui après avoir posé le plateau de son repas. Samira lui a demandé de la laisser tranquille car son employeuse risquait de rentrer. Saïd n'entendait que son désir qui le poussait à lui ôter tous ses vêtements et d'abuser d'elle sans prendre en considération qu'elle était encore mineure et vierge. Comme un monstre, il l'a déflorée et lui a demandé de se rhabiller après avoir assouvi son désir. Samira s'est mise à pleurer. «Pourquoi pleures-tu ? je vais m'arranger pour t'épouser le plus tôt possible», lui dit-il. Elle l'a crue encore une fois. Seulement au fil des jours, il n'a pris aucune initiative. Et Samira n'a pas tardé à dévoiler le secret à la fille de ses employeurs. Ces derniers lui ont demandé de patienter un peu avant qu'ils n'aillent à Beni Mellal pour rencontrer ses parent et la demander en mariage. Une promesse qui n'a pas été tenue par les membres de la famille de Saïd, puisqu'ils se sont contentés de l'envoyer chez ses parents sans la rejoindre. En conséquence, Samira a craché le morceau à sa mère, qui a informé son époux…et enfin la police a été alertée et Saïd a été arrêté pour être conduit par les éléments de la police judiciaire de Casablanca-Anfa devant la Cour d'appel, poursuivi pour viol de mineure.