Le nouveau film du réalisateur Nabil Ayouch, « RAZZIA », qui traite des droits des femmes et des libertés individuelles, a été projeté, mercredi soir, en avant-première européenne à Bruxelles dans le cadre du festival Moussem Cities aux couleurs de Casablanca. La projection de ce long-métrage, une coproduction maroco-belge, a eu lieu en présence de l'équipe du film, dans le palais du Bozar qui abrite une partie de la programmation du festival bruxellois, mettant à l'honneur cette année la ville de Casablanca à travers diverses activités cultuelles et artistiques. L'histoire du film se passe dans la métropole, où cinq destinées sont reliées sans le savoir, à travers des situations aux problématiques contemporaines et universelles. Les personnages ont en commun la même quête de liberté. Le principal personnage, Salima, s'émancipe du patriarcat, notamment dans des scènes de femmes prêtes à défendre leurs droits. La trame tourne autour des histoires croisées des autres protagonistes, qui veulent s'affranchir chacun à sa manière des carcans sociaux. Lors d'un échange avec l'assistance à l'issue de la projection, Nabil Ayouch a souligné l'universalité des thématiques abordées dans son œuvre, évoquant « un film sur l'état du monde ». Face à la crise du « repli identitaire » que connaît le monde actuellement, son film, a-t-il dit, porte un message d' »ouverture », incarné par des personnages en quête d' »exister dans la différence ». Il retrace notamment le combat de la jeunesse et de la femme pour faire valoir leurs libertés individuelles « dans une société diversifiée », explique le cinéaste, convaincu qu' »une société où la jeunesse ne rêve pas ne peut pas avancer ». La question de l'égalité homme-femme est « prioritaire » dans l'œuvre de Nabil Ayouch qui a co-écrit le scénario avec son épouse Maryam Touzani, qui interprète le rôle principal de Salima dans le film. « C'est aux femmes de mener ce combat et de conquérir l'espace public », a souligné le réalisateur. Un point de vue que dit partager son héroïne et coscénariste Maryam Touzani. « Si on n'arrache pas nos droits personne ne le fera à notre place. A nous de prendre notre destin en main et de changer le cours des choses », a affirmé l'actrice qui estime retrouver dans le personnage de Salima « une partie d'elle-même ». Outre Maryam Touzani, les premiers rôles sont notamment campés par Amine Ennaji, Abdelilah Rachid, Dounia Binebine, Abdellah Didane et Saadia Ladib. Dans son volet cinématographique, la programmation du festival bruxellois Moussem Cities prévoit également la projection du film Zero de Noureddine Lakhmari. Le festival qui dure tout au long du mois de février, offre un regard sur la ville de Casablanca et son œuvre par le biais des performances de ses artistes, penseurs et créateurs. En plus de la projection de films, il prévoit des expositions, des concerts, des spectacles de danse, des pièces de théâtre, des rencontres littéraires etc.