Dans la perspective de la création de la zone de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis, le gouvernement américain étudie l'opportunité de la mise en place d'un fonds américain destiné aux PME-PMI marocaines. Le gouvernement américain multiplie les initiatives pour créer les meilleures conditions avant le démarrage officiel des négociations autour de la mise en place de la zone de libre-échange économique avec le Maroc. La dernière en date concerne le projet de création d'un fonds américain au profit des PME nationales. Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion tenue le 13 décembre entre les représentants du département d'Etat américain et le bureau de la Fédération des PME relevant de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). A en juger par les termes du communiqué du patronat marocain, « ce fonds pourrait prendre la forme d'un financement des investissements ou d'une prise de participation dans les capitaux propres des PME marocaines ». Le communiqué en question ne précise pas pour autant le montant de ce fonds. Aucun détail ne filtre aussi sur les critères pour l'accès Auprès de la Fédération des PME, on précise que la clé de réussite de ce fonds « passe par un couplage judicieux entre un conseil ciblé et un soutien financier ». Une chose est sûre : la création de ce fonds d'investissement conforte la volonté des Etats-Unis de dynamiser son partenariat économique avec le Maroc dans l'optique de la mise en place d'un espace de libre-échange. A ce registre, il faut noter que la première phase des négociations entre les responsables des deux pays démarrera en début 2003. De l'avis des observateurs, cet accord de libre-échange sera certainement identique à celui que les Etats-Unis ont conclu avec d'autres pays, notamment la Jordanie. L'objectif pour le Maroc est d'assurer un meilleur accès au marché américain. Tout dépend maintenant de l'issue des négociations qui s'annoncent très difficiles dans la mesure où plusieurs différends restent en suspens, notamment en ce qui concerne l'agriculture et le secteur financier. Les Américains mettent l'accent sur la nécessité de réformer le secteur des assurances. Selon eux, la législation actuelle n'encouragera certainement pas les compagnies US à s'implanter au Maroc. En fait, ces entreprises rejettent les critères de répartition du capital qui ne leur permettent pas de contrôler des compagnies d'assurance. Concernant l'agriculture, on critique sévèrement, du côté US, les normes d'hygiène. Lors de la dernière visite de Catherine Novelli, du département de Commerce, les Etats-Unis examinent la faisabilité d'une assistance au profit. L'objectif étant d'aider le Royaume à exporter des produits normalisés. Toujours en matière d'agriculture, le Maroc ne souhaite pas que l'ouverture des frontières économiques entre les deux pays se traduise par un effet négatif sur l'activité des agriculteurs locaux. L'enjeu social est de taille. Là-dessus, la position américaine n'est pas encore claire. Au-delà de l'agriculture et du secteur financier, un accord de libre-échange avec les Etats-Unis permettra à d'autres activités économiques des débouchés à l'export. Du côté marocain, on souligne qu'un accord de libre-échange ne peut voir le jour sans une assistance américaine, notamment en ce qui concerne la mise à niveau des entreprises locales. C'est dans ce contexte qu'il faut inscrire la mise en place du fond américain destiné aux PME marocaines. Cette démarche ne peut que consolider la coopération économique maroco-américaine qui est loin de correspondre aux ambitions affichées par les deux pays. En attendent les chiffres de 2002, les échanges commerciaux se sont établis à 1,6 milliard de DH courant 2001 contre 2,6 milliards de DH en 2000 ( 2,5 milliards de DH en 1999 (+7,23%.). Côté investissements US au Maroc, ils ont atteint 553 millions de DH à la fin de juin 2001 contre 417 millions de DH une année auparavant. Le secteur bancaire arrive en tête de liste des investissements américains au Maroc, suivi du tourisme, du commerce et de l'industrie.