En dépit des crises, l'Afrique est un continent en pleine croissance, de promesses et de capacités L'émergence de l'Afrique nécessite le concours et la contribution de tous ses acteurs actifs, chacun dans son domaine d'activité respectif. C'est ce qu'a affirmé le président de la Guinée et de l'Union Africaine, Alpha Condé, lors de la cérémonie d'ouverture officielle des travaux du dixième Forum MEDays, organisée mercredi 8 novembre à Tanger. «J'espère que vous, faiseurs d'opinion et acteurs engagés dans la transformation, jouerez pleinement votre partition pour soutenir et accompagner les efforts de nos gouvernements dans la perspective d'un développement harmonieux, gage de stabilité sociale et politique», a-t-il souligné. M. Condé a tenu à préciser que les mécanismes de règlement des conflits adoptés par l'Union Africaine sont désormais privilégiés par la communauté internationale. «En témoigne l'exemple de la force du G5 Sahel, une initiative africaine désormais privilégiée par les grandes puissances, y compris les Etats-Unis, qui ont finalement accepté de participer à son financement. Pareil exemple montre que les solutions africaines, pour tout ce qui touche notre continent, sont toujours efficaces», a-t-il dit. L'Afrique consolide, selon M. Condé, son positionnement et l'Union Africaine est, en parallèle, au milieu d'un processus de réforme très exigeant. «Ensemble nous allons arriver à bon port. Puisque nous sommes dans une ville portuaire qui montre que la voie de l'industrialisation est non seulement souhaitable mais possible et nous devons nous en inspirer», a-t-il ajouté. Le choix de Tanger comme hôte de ce forum depuis son lancement il y a dix ans n'est pas fortuit. En plus de son importance comme ville symbole, où Feu SM le Roi Mohammed V a appelé en 1947 pour la première fois à l'indépendance du Maroc, «Tanger est la ville qui nous appelle à nous tourner vers le continent africain. Géographiquement elle est en effet le point de rencontre entre l'Afrique et l'Europe, le lieu idéal pour discuter de l'approfondissement de la coopération entre nos pays du Sud mais aussi de la coopération avec les pays du Nord et pour en appeler collectivement à un partenariat équilibré, durable et rénové entre l'Europe et l'Afrique», a indiqué Brahim Fassi Fihri, président de l'Institut Amadeus, think tank marocain initiateur de cette manifestation de quatre jours. L'intervenant a rappelé que cette année le Forum MEDays 2017 se tient à deux semaines d'un sommet multilatéral de chefs d'Etat, le sommet Union européenne-Afrique, qui se tiendra à Abidjan à la fin du mois sous le thème «Jeunesse», laquelle est au cœur de toutes les préoccupations. M. Fassi Fihri a poursuivi que l'Afrique et l'Europe sont aujourd'hui plus que jamais confrontés aux enjeux sécuritaires et migratoires. Et de poursuivre que les chiffres montrent qu'en dépit des crises, l'Afrique est un continent en pleine croissance, de promesses et de capacités. «Certains suggèrent un plan de reconstruction pour l'Afrique et la mobilisation d'importantes ressources. Mais il faut rappeler que l'un des problèmes qui se posent à l'Afrique, c'est sa dépendance vis-à-vis de l'aide étrangère et cette relation entre bailleur de fonds et bénéficiaire dont la démarche doit être questionnée», a dit M. Fassi Fihri, faisant remarquer que «notre continent n'est pas à reconstruire, il est à développer ; ce qui nous impose une autre forme de démarche». De son côté, le vice-président du Gabon, Pierre-Claver Maganga Moussavou, a souligné l'importance de la nouvelle vision du Maroc pour l'Afrique et qui est à prendre en exemple. «Elle constitue une initiative audacieuse et décisive vers des relations de partenariat Nord-Sud plus équilibrées et plus équitables», a-t-il affirmé. M. Maganga Moussavou a tenu à rappeler que le Gabon a profité de l'expérience et des stratégies menées par le Maroc dans les différents domaines, dont la lutte contre la précarité, la promotion des activités génératrices des revenus et le développement de la formation professionnelle et les projets de désenclavement rural, et ce grâce à des accords de coopération liant les deux pays. «Cette relation entre le Gabon et le Maroc est d'une importance capitale dans la stratégie de coopération Sud-Sud mise en place par le Maroc en Afrique, tant sur le plan économique que socioculturel», a-t-il précisé. Il est à noter que ce dixième Forum, qui se poursuit jusqu'au 11 novembre sous le thème «De la défiance aux défis : l'ère des grands bouleversements», connaît, selon les organisateurs, la participation de plus de 150 intervenants, des décideurs, des universitaires et des représentants de la société civile venus des quatre coins du monde, et ce en présence de plus de 3.000 participants.