L'ONG Human Rights Watch dénonce à nouveau des expulsions massives de migrants en Algérie. Dans un communiqué publié sur son site internet, l'ONG indique que «depuis le 25 août 2017, les autorités algériennes ont procédé à des rafles d'Africains subsahariens se trouvant à Alger et aux abords de la ville, expulsant plus de 3.000 d'entre eux vers le Niger, sans leur donner la possibilité de contester cette mesure». Celle-ci précise que parmi les personnes expulsées figurent des migrants ayant vécu et travaillé pendant des années en Algérie, des femmes enceintes, des familles avec des nouveau-nés et environ 25 enfants non accompagnés. La directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, Sarah Leah Whitson, a déclaré à ce sujet : «Rien ne justifie de regrouper des gens en fonction de leur couleur de peau, puis de les déporter en masse». Et d'ajouter : «L'autorité dont dispose un Etat pour contrôler ses frontières n'est pas un blanc-seing pour traiter ces personnes comme des criminels ou leur refuser le droit de séjour au motif de leur ethnicité». L'ONG rappelle dans son communiqué que le 7 juillet dernier, Ahmed Ouyahia, le chef de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, a assimilé les migrants à une «source de criminalité et de stupéfiants», affirmant que les autorités doivent protéger la population algérienne de ce «chaos». Quelques jours plus tard, le 11 juillet, Abdelkader Messahel, le ministre algérien des affaires étrangères, a déclaré que les migrants «font peser une menace sur la sécurité nationale».