La France ne conservera pas son trophée. Grâce à un incroyable retournement de situation, Mikhaïl Youzhny a offert à la Russie sa première victoire en Coupe Davis au terme d'un cinquième match plein de suspense. Le jeune Russe a battu Paul-Henri Mathieu en cinq sets. La troisième journée de cette finale de la Coupe Davis, qui s'est jouée à Paris a incontestablement souri aux Russes. D'abord Marat Safin qui a pu ramener la finale à deux matches partout après un excellent match contre Sébastien Grosjean, avant que Mikhaïl Youzhny n'apporte le coup de grâce à une sélection française qui a pourtant bien négocié les deux premières journées de cette finale. Ce jeune tennisman de 20 ans l'a remporté trois sets à deux dans un match qui a tenu toutes ses promesses. Les deux premiers sets sont revenus assez facilement à Paul-Henri Mathieu 6-3 et 6-2, avant que Youzhni ne se reprenne et remporte trois sets d'affilée 6-3, 7-5 et 6-4. La décision du capitaine russe de remplacer Yevgueni Kafelnikov par le jeune Youzhni a été des plus réussies. Après la victoire de la paire tricolore Escudé-Santoro, samedi, tous les pronostics penchaient en faveur des Français. La raison est un petit peu superstitieuse. Depuis 1978, le saladier est toujours revenu au pays qui remportait le double. Sauf que, pour l'édition 2002, les Russes ont tenu à sortir du lot. Et ils l'ont très bien réussi. La paire russe, composée de Marat Safin et Yevgueni Kafelnikov n'a pu stopper les élans des Français, encouragés par un public nombreux venu au Palais omnisports de Paris-Bercy. Alors que les deux équipes étaient à égalité un partout à l'issue de la première journée, les hommes de Guy Forget se sont imposés en double au terme de trois heures et 43 minutes de jeu, sur le score de 6-3 3-6 5-7 6-3 6-4, après avoir été menés deux sets à un et deux jeux à zéro dans le quatrième set. Le premier match de dimanche, celui des numéros un a mis aux prises Marat Safin, au sommet de son art, à Sébastien Grosjean. Le Russe a su ramener son pays à égalité deux victoires à deux. Il s'est imposé face à Grosjean en trois sets 6-3 6-2 7-6 (13-11) et trois heures et cinq minutes de jeu. Score et durée démontrent la quasi-perfection du match réalisé par le Russe dans un Palais Omnisports de Paris-Bercy, dont l'atmosphère surchauffée lui imposait de jouer à 100% de ses capacités. « Pendant deux sets, il a joué sur un nuage. J'ai eu des occasions dans la troisième mais il n'a jamais lâché», a reconnu Sébastien Grosjean. «J'ai prié pour finir en trois sets et j'ai été très heureux quand tout a été fini. Je ne voulais pas jouer un quatrième set parce qu'on ne sait jamais comment ça peut finir», a déclaré de son côté Marat Safin. Dans les tribunes, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, était inquiet, l'ancien président russe Boris Eltsine exultait à chaque échange. Face à un numéro 3 mondial au top de sa forme, le Français n'avait pour chance de survie que de trouver une faille dans l'impitoyable service de son adversaire. Sa première balle de break n'est venue qu'après une heure et dix minutes de jeu. Les deux premiers matches de cette finales ont été remporté par Sébastien Grosjean et Marat Safin, vainqueurs respectivement de Yevgueni Kafelnikov et de Paul- Henri Mathieu.