Ils étaient tous là, le mercredi 29 décembre à Agadir, pour rendre un hommage à Belhaj Missa, grande figure du football national, à l'occasion de son jubilé. Cette fête a finalement eu lieu et connu un grand succès, grâce à Missa, mais aussi à tous ceux qui l'aiment. «On m'a lâché à quelques jours de l'arrivée de la délégation algérienne. Vous imaginez! Heureusement que tout s'est bien passé grâce au soutien des autorités locales, de certaines âmes charitables de la région et du président de la Jeunesse Sportive de Kabylie, Hannachi, que je remercie beaucoup pour tout ce qu'il a fait», se souvient encore Mohamed Missa, connu sous le nom de Belhaj. Après avoir eu les promesses du président du HUSA, Belkchor, de lui organiser un jubilé digne de son nom, et ce juste après voir pris les destinées du club, l'ex-dirigeant et membre fondateur du Hassania, durant les années 50, a été surpris de voir son jubilé annulé au dernier moment et à son insu. Pis encore, une lettre signée par "PO" a été adressée au président de la Jeunesse sportive de Kabylie en personne lui expliquant que le club de HUSA se désengageait de toute responsabilité quant à l'organisation de ce jubilé. "C'est lâche. C'est indécent de la part d'un dirigeant. Ça aurait pu créer un incident diplomatique", a fait savoir Belhaj, qui s'est senti mis devant le fait accompli à quelques jours de l'arrivée de la délégation algérienne. Lui qui a tout fait pour que cette fête, tant attendue, ait lieu : envoi d'invitations aux clubs qui devaient participer à ce tournoi, tels que FC Sochaux, Nice, Jeunesse sportive de Kabylie..., organisation, planning, réservations, dispositifs d'accueil... "Je me suis même occupé des sponsors", a-t-il confié. Travail professionnel d'un grand dirigeant. Pourquoi la Jeunesse sportive de Kabylie? Car ce vieux routier du football de la région du Souss avait un message à faire passer à nos voisins algériens : rapprocher les deux peuples frères. Autrement dit, l'intégration par le sport. Malgré le désistement du club du HUSA, la fête a finalement eu lieu et le succès était là. "Toute la délégation algérienne, dirigeants et joueurs, était surprise de la qualité de l'accueil qui lui a été réservée. Et c'était le plus important pour moi. D'ailleurs, j'ai eu le président du club de la JSK au téléphone qui m'a remercié pour avoir pensé à eux. Nous sommes frères et nous le resterons pour toujours ", a tenu à faire souligner ce grand monsieur du ballon rond national qui a consacré, presque, toute sa vie, son argent, son temps... au service du football dans la région. Sur les raisons qui ont poussé le président du club du HUSA à annuler ce jubilé, Missa les résume, sans hésitation aucune, en un seul mot : la jalousie. Livré à lui-même, Missa, connu pour sa persévérance et sa générosité, a su rassembler tout le monde autour de lui pour réussir son pari. Celui de faire de son jubilé un grand moment de fête entre deux peuples frères. "Cette reconnaissance que j'attendais du Hassania et de ses dirigeants, ne serait-ce que pour les services que j'ai rendus au club durant des années et des années, m'est venue d'ailleurs. Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette fête pas comme les autres", a tenu à faire remarquer ce dernier. Oublié chez lui, Missa a enfin eu ce qu'il voulait : cette reconnaissance tant attendue. Mais, pour lui, les temps ont changé et les hommes avec. En clair, certains de nos dirigeants ont la mémoire courte.