C'est international. Professeurs et experts l'attestent dans leurs nombreux écrits. Les salariés se limitent dans leurs efforts de travail. Le goût et la reconnaissance représentent l'excellent moyen de doper les énergies et réactiver l'effort au travail. Le titre de la lettre du GCCG (septembre 2017) «Efforts et gains» interpelle. Gérard Dominique Carton, auteur, coach d'entreprise et ancien manager dans une multinationale américaine, cite un professeur de Harvard pour rappeler que «la performance des entreprises dépend du niveau d'effort que leurs collaborateurs sont prêts à faire et font. Celles dans lesquelles la plupart des collaborateurs pensent que leurs efforts ne servent à rien ou bien qu'ils en font assez par rapport aux autres, périclitent ou végètent». Partant de là, l'expert donne certains conseils pour obtenir ces efforts. Primo, le goût de l'effort est primordial. «Il vient par capillarité des efforts démontrés par les dirigeants et le management de proximité. Il est alors ressenti une réelle fierté lorsque les efforts sont faits». Le capital «confiance» est très important aussi et contribue à entretenir l'effort au travail. Gérard Carton explique en effet que «la confiance dans les dirigeants, le management et ses collègues est essentielle. En France, il est souvent constaté un niveau de confiance dans les dirigeants assez faible dans les entreprises, heureusement compensé par un niveau de confiance assez fort au sein des petites équipes entre leurs membres. Il est toutefois observé que lorsque les collaborateurs ont confiance dans les dirigeants, la performance globale est meilleure que lorsque ce n'est pas le cas». Ce qui est valable pour un pays l'est également pour d'autres... L'engagement au travail dépend de la valorisation du manager. Autrement dit, la reconnaissance des efforts. Et ce sera le troisième point retenu par l'expert français en organisation des entreprises qui rappelle que «pour que les efforts perdurent, il faut les valider et les reconnaître en permanence. Dans le management à la française, c'est assez rarement le cas, et l'on a plus tendance à reconnaître les résultats que les efforts faits pour les atteindre. C'est une erreur psychologique, constamment associée à la loi du rendement décroissant des efforts». Tout ceci pour dire que la valorisation des compétences entretient cette augmentation des efforts. Les bons managers en tiennent compte pour accompagner leurs équipes et assurer une continuité dans le travail. L'impact direct sur la productivité est réel. Le contraire aussi... C'est un choix à faire par l'employeur. Et l'évaluation globale de la rentabilité de l'entreprise en tiendra compte tôt ou tard.