Le Maroc, dispose-t-il d'une véritable politique de l'eau ? La question est d'une brûlante actualité au moment même où de nombreuses régions ont été frappées de plein fouet par les intempéries, les pluies torrentielles et les inondations diluviennes qui s'en sont suivies, faisant de dizaines de victimes et des dégâts incalculables. Le Maroc, dispose-t-il d'une véritable politique de l'eau ? La question est d'une brûlante actualité au moment même où de nombreuses régions ont été frappées de plein fouet par les intempéries, les pluies torrentielles et les inondations diluviennes qui s'en sont suivies, faisant de dizaines de victimes et des dégâts incalculables. Cette situation est d'autant plus poignante que, par ailleurs, durant les deux dernières décennies, le pays a subi les affres d'années de sécheresse répétitives, transformant de nombreuses régions autrefois agricoles en zones arides, semi-désertiques ou totalement désertiques, dont les populations furent contraintes à l'exode et à l'émigration, dépeuplant les campagnes marocaines et déséquilibrant gravement l'aménagement du territoire national. Il est vrai que comparativement à d'autres pays similaires, le Maroc fait figure d'une heureuse exception en matière de politique hydrique. La politique des barrages à laquelle feu S.M. le Roi Hassan II était particulièrement attaché, malgré le coût et les contre-indications expertes, est finalement payante. Sur les trois objectifs qu'elle vise : retenue et maîtrise des excédents d'eaux de pluies, réserves d'eau potable, et potentiel d'irrigations de terres agricoles, les résultats sont concrets et avantageux. Mais, il est également évident que cette politique souffre d'un certain nombre d'insuffisances et de lacunes qui en limitent la portée et en réduisent les bénéfices. Les grands sites géophysiques adéquats pour l'édification de grands barrages à moindre coût sont presque tous exploités. Il est désormais plus pertinent de multiplier les petits et moyens ouvrages, notamment les barrages collinaires qui impliquent une plus large ventilation des chantiers, et par conséquent une plus grande coordination de l'ensemble. Puis, le mal chronique dont souffrent nos barrages est celui de l'envasement qui réduit la retenue utile de presque la moitié de la capacité des ouvrages. Un mal qui nécessite une intervention urgente et qui pose le problème général de la maintenance de ces unités essentielles en matière de politique nationale de l'eau. Ce sont ces considérations, entre autres, qui expliquent probablement l'aménagement d'un département ministériel à part entière consacré à la question de l'eau, au sein du nouveau gouvernement et qui est actuellement en train de s'installer. L'actualité favorise l'accélération de la prise de fonctions de ce département, tellement les questions relatives à l'eau occupent le devant de la scène nationale. Il s'agit pour ce ministère de regrouper les différents services en charge de l'ensemble des questions relatives à l'eau et qui étaient jusqu'à présent dispersés entre divers départements. Ce regroupement devra avoir pour conséquence immédiate de bien distinguer entre producteurs et gestionnaires de l'eau, d'une part, et consommateurs de ce produit, d'autre part. Une distinction essentielle qui permettra de mettre en œuvre une véritable politique nationale et intégrée de l'eau, qui vulgarise à tous les niveaux une authentique culture de l'eau qui fasse prendre réellement conscience du caractère hautement stratégique de cette matière vitale.