Plus que deux mois avant la confirmation de l'intégration du Maroc à la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). En effet, le président de la commission de la CEDEAO, Marcel Alain De Souza, a fait savoir que «la démarche de l'adhésion du Maroc à la CEDEAO est sur la bonne voie et va être confirmée lors de la prochaine session ordinaire de la Communauté, le 16 décembre prochain à Lomé». Ce dernier a tenu à Rabat une séance de travail avec le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. «Nous sommes dans une très bonne ambiance (...) les différents éléments montrent une convergence de vues de nos chefs d'Etat et de SM le Roi pour qu'on s'installe dans la durée, dans le développement et dans l'intérêt des deux parties», a-t-il souligné. Il a ajouté, à ce propos, que les chefs d'Etat de la Communauté ont exprimé de «manière souveraine et en toute liberté» leur volonté de voir Maroc adhérer à la CEDEAO, et ce dans l'intérêt des deux parties. Le responsable a noté que le rôle de la commission de la CEDEAO est de mettre en oeuvre la décision des chefs d'Etat de la Communauté, qui ont donné leur accord de principe pour l'adhésion du Maroc. Cette décision devrait couvrir, notamment, la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux, ainsi que la mise en oeuvre des accords de prévention des risques et des règles de bonne gouvernance et de démocratie, a-t-il précisé. Pour sa part, M. Bourita a indiqué que l'adhésion du Maroc à la CEDEAO est un choix stratégique et une volonté exprimée au plus haut niveau de l'Etat. «C'est une décision qui viendra couronner l'historique des relations qui ont toujours lié le Maroc, les pays de l'Afrique de l'Ouest et la CEDEAO», a affirmé M. Bourita. Et d'ajouter : «L'adhésion est une construction sui generis, il n'y a pas de manuel prêt à l'emploi, il faut faire preuve d'ingéniosité, de flexibilité, en gardant en vue les objectifs», expliquant que ce sera un processus progressif, étalé sur des années. Par ailleurs, le président de la commission de la CEDEAO a également eu un entretien avec le ministre de l'économie et des finances, Mohamed Boussaid. Les deux responsables ont échangé sur le pacte de convergence et de solidarité, notamment en ce qui concerne les normes en matière budgétaire. Du point de vue de la politique monétaire, le responsable de la CEDEAO a rappelé qu'elle consiste à ce que les taux d'inflation et d'endettement extérieur ne dépassent pas 5 et 70% du PIB respectivement, et à ce que la pression fiscale atteigne 20% au moins en 2020. Les discussions ont également porté sur le schéma de libre-échange pour la circulation des marchandises et le tarif extérieur commun de la CEDEAO. M. De Souza a fait savoir que le Maroc a des lignes tarifaires pour 17.000 spéculations commerciales, tandis que la CEDEAO en a 6.000, ce qui nécessite d'adopter une convergence qui soit en mesure d'assurer l'adhésion du Maroc au tarif extérieur commun de la Communauté. Les produits qui proviennent du Maroc vont désormais accéder à un marché de la CEDEAO de 340 millions de consommateurs, a-t-il noté, mettant l'accent sur la nécessité de mettre en place une politique gagnant-gagnant afin d'assurer un «développement vers l'émergence» et «une communauté de destin» entre la CEDEAO et le Maroc. Pour sa part, M. Boussaid a affirmé que la demande du Royaume d'intégrer la Communauté résulte de la politique d'ouverture adoptée par le Maroc depuis des années en matière économique et financière, a-t-il ajouté, notant que cette adhésion, qui est en cours de préparation, permettra au Maroc de jouer pleinement son rôle au sein de ce groupement régional afin de mettre en place la coopération Sud-Sud telle que voulue par SM le Roi. Cette demande d'adhésion vise également à ce que le Maroc joue, au sein de ce groupement, un rôle dans le développement régional, et met ses compétences et son expérience dans tous les domaines au service de cette Communauté.