Plus de 47% des lecteurs d'ALM sont persuadés que les auditions publiques des victimes des années de plomb accoucheront d'un Maroc fort. Résultats du sondage. Deux semaines après les auditions publiques des victimes des années de plomb, l'opinion marocaine est toujours divisée sur l'opportunité d'une telle opération. Les auditions diffusées sur la première chaîne de télévision nationale les 21 et 22 décembre 2004 ont fait l'objet de notre sondage hebdomadaire. A la fois parce qu'il s'agit d'un thème d'actualité qui a monopolisé le débat et le petit écran ces dernières semaines, mais aussi surtout du fait que la diversité des opinions et des points de vue exprimés rendait l'exercice obligatoire. Entre ceux qui pensaient qu'il fallait aller plus en avant dans les témoignages, et ceux, opposés à tout déballage, qui conseillaient de ne pas porter de récits douloureux à la télévision, il fallait bien trouver le juste milieu. Finalement, la question faisant objet du sondage était la suivante : À votre avis, les auditions publiques des victimes des années de plomb au Maroc sont : Une nécessité pour la réconciliation nationale, Une aventure aux risques incontrôlés ou Une initiative qui va accoucher d'un Maroc libre, fort et démocratique ? Les internautes avaient donc trois options. En tout, ce sont 815 lecteurs qui ont répondu à la question posée sur notre site www.aujourdhui.ma. Pour 32,9% d'entre eux, ces auditions étaient une nécessité pour la réconciliation nationale. En revanche, 20% de la frange des internautes ayant répondu au sondage redoutent que cette opération ne débouche sur une aventure aux risques incontrôlés. Vision pessimiste mais qui contraste avec l'avis de la troisième tranche, soit 47,1% des internautes, persuadés que cette initiative va accoucher d'un Maroc fort, libre et démocratique. L'instance Equité et Réconciliation a donc réussi la première manche d'une longue série. Car en tout ce sont seulement 12 victimes qui ont été auditionnées, sur une liste de 200 personnes qui devront défiler sur le petit écran dans les semaines et mois à venir. Les auditions publiques se poursuivront en ce mois de janvier 2005 selon un programme qui concernera les villes de Casablanca, Rabat, Fès, Al-Hoceïma, Errachidia, Figuig, Tétouan, Khénifra, Tan-Tan et Smara. Des rondes indispensables pour réconcilier le Maroc moderne avec son passé.