Deux rêveurs de l'Eldorado sont tombés entre les mains d'un escroc qui leur a promis monts et merveilles. Seulement, ce dernier se disculpe et prétend être, également, victime d'un escroc imaginaire. Il est 19h passées ce jeudi 21 novembre. Les éléments de la brigade anti-drogue de la sûreté de Ben Msik-Sidi Othmane font une ronde routinière à bord du fourgon dans les quartiers. Tout à coup, ils aperçoivent deux personnes qui les appellent ; Abdelaziz, trente-deux ans, soudeur, célibataire, et Mohamed, trente-cinq ans, employé. Le chauffeur tourne le volant et dirige le fourgon vers eux. «Nous sommes victimes d'un escroc qui nous attend, maintenant, au café Zagora…», dit l'un d'eux. Les policiers restent en dehors, attendent que la conversation s'engage entre eux, puis ils rentrent pour alpaguer le présumé escroc. Ils ont conduit les trois personnes au commissariat pour les mettre entre les mains des éléments de la 7ème section judiciaire de la sûreté. «Relate-moi les faits», s'adresse le rédacteur de la section judiciaire à Abdelaziz. « J'ai appris, il y'a deux ans, qu'une personne qui se nomme Abdelmajid aide les gens qui veulent émigrer vers l'Europe et surtout en Italie en les emmenant à bord de camions de transport international routier (TIR)…», affirme-t-il aux enquêteurs. Abdelaziz rencontre Abdelmajid dans un café au quartier des Roches Noires, à Casablanca. Ils se sont mis d'accord sur la somme de 20 mille dirhams. Deux ou trois jours plus tard, Abdelmajid se rend au local de soudure, au quartier Adel, pour lui demander une caution de 10 mille dirhams. Seulement, Abdelaziz ne lui verse que 6 mille dirhams. Ils fixent un autre rendez-vous. «Et toi ?», s'adresse le rédacteur à Mohamed. «Ce sont des employés qui m'ont appris que Abdelmajid aide les gens désireux d'immigrer en Italie…», affirme-t-il. Bien qu'il travaille dans une société, Mohamed rêve de l'Eldorado. Il rencontre Abdelmajid, lui parle de ses rêves. «C'est très facile pour t'aider à les réaliser…mais contre trente mille dirhams», lui dit-il. «Je ne peux te verser que vingt mille pour l'instant…», lui affirme Mohamed. Abdelmajid accepte et Mohamed fait le versement. «Et après, que s'est-il passé ?» demande le chef de la section à Mohamed et Abdelaziz. «Il n'a pas donné signe de vie, jusqu'il y a quelques jours…Nous l'avons rencontré et il nous a donné un rendez-vous…», répond Abdelaziz. Le chef de la section tourne vers l'accusé, Abdelmajid R., : «Que dis-tu de ces accusations…». «Mohammad m'a promis un contrat de travail en Italie…Mais en vain…Et j'ai porté une plainte contre lui devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ…», précise-t-il. Les déclarations d'Abdelmajid, n'ont pas convaincu les enquêteurs qui ont fini à le mettre entre les mains du procureur du Roi près le Tribunal de première Instance de ben M'sik-Sidi Othmane.