Le taux de croissance annuel moyen est évalué à 9,1% entre 2008 et 2016 L'ouverture du Maroc sur le marché africain notamment l'Afrique subsaharienne porte ses fruits. Grâce à une vision avant-gardiste, le Royaume a réussi à consolider ses échanges avec ses voisins et renforcer son positionnement sur plusieurs secteurs au niveau continental. C'est ce que confirme l'Office des changes dans sa dernière étude sur les échanges Maroc-Afrique subsaharienne. L'analyse qui a porté sur la période 2008-2016 démontre une amélioration des échanges au niveau commercial. Ainsi, la balance commerciale penche en faveur du Maroc. En 8 ans, le solde commercial ressort excédentaire de 11,9 milliards de dirhams contre 1,3 milliard de dirhams en 2008. Les échanges commerciaux ont en effet connu une croissance annuelle soutenue sur ladite période. Ainsi, le taux de croissance annuel moyen est évalué à 9,1% entre 2008 et 2016. A fin 2016, la part de l'Afrique subsaharienne dans les échanges commerciaux globaux du Maroc a grimpé à 3% contre 2% en 2008. Sur le plan commercial, l'Afrique de l'Ouest arrive en tête des partenaires du Maroc. Elle représente une part de 58,2% et un taux de croissance annuel moyen de 13,8% sur la période de l'analyse. Les échanges commerciaux avec cette région sont largement excédentaires. En termes d'exportations, l'Office des changes indique dans son analyse qu'elles ont triplé sur les 8 dernières années. Les expéditions du Maroc vers cette région se sont chiffrées à fin 2016 à 10,2 milliards de dirhams contre 3,2 milliards de dirhams en 2008. Les importations en provenance de l'Afrique de l'Ouest restent ,en revanche, limitées. En 8 ans, elles ont affiché une moyenne de 1,4 milliard de dirhams. Elles ont atteint 1 milliard de dirhams en 2016 contre 759 millions de dirhams en 2008. L'Office des changes souligne par ailleurs que le Maroc a légèrement amélioré sa part de marché en Afrique de l'Ouest. Elle s'est établie à 0,9% contre 0,5% en 2008. Le Royaume se situe sixième sur l'échelle des partenaires commerciaux de cette zone de l'Afrique. Il est ainsi devancé par le Portugal, les Emirats Arabes Unis, le Viêt Nam, le Canada et la Russie. Qui sont les principaux clients du Maroc ? 4 pays de l'Afrique de l'Ouest absorbent les deux tiers des exportations marocaines vers cette région. Les principaux clients ne sont tout autre que le Sénégal (1,9 milliard de dirhams), la Mauritanie (1,7 milliard de dirhams), la Côte d'Ivoire (1,4 milliard de dirhams) et le Nigéria (1,4 milliard de dirhams). Les exportations du Maroc vers l'Afrique de l'Ouest se distinguent par leur diversité. De nouveaux secteurs commencent à s'affirmer dans la structure des exportations. Au-delà des produits alimentaires, le Maroc expédie vers ce marché des produits de l'industrie chimique. Ces ventes représentent 29,2% du total des exportations en 2016 contre 12% en 2008. Les exportations relatives à la fabrication d'autres produits minéraux non métalliques se sont également améliorées passant de 4,7% en 2016 contre 1,2% en 2008. Les ventes des produits de l'industrie alimentaire ont en revanche diminué sur la période 2008-2016. Leurs exportations ont fléchi passant de 37,3% en 2008 à 23,7% en 2016. Il en est de même pour les ventes du raffinage de pétrole et autres produits d'énergie ayant passé en huit ans de 10,4 à 4,1% en 2016. En ce qui concerne les importations, le Niger se place en tête des fournisseurs du Maroc, totalisant ainsi 34,6% des achats. La Guinée, la Côte d'Ivoire et le Togo représentent des parts respectives de 21,3, 10,2 et 8,6% de l'ensemble des importations à destination de l'Afrique de l'Ouest. Ces importations se concentrent principalement sur les produits de l'industrie alimentaire dont le flux a atteint 65,6% en 2016 au moment où il se situait autour de 39% en 2008. Ces achats sont composés essentiellement de tourteaux et autres résidus des industries alimentaires (alimentation pour animaux) ainsi que de cuir et du thé. Rappelons qu'après l'Afrique de l'Ouest, le Maroc scelle un bon partenariat commercial avec l'Afrique de l'Est, l'Afrique Centrale et de l'Afrique Australe (voir encadrés). Le secteur bancaire, premier investissement du Maroc «Le secteur bancaire occupe la première position du total des investissements directs en Afrique au cours des cinq dernières années». C'est ce que relève l'Office des changes dans son analyse. En effet, le secteur bancaire représente une part de 43,7% des investissements du Maroc dans cette région en 2015, suivi du holding (20,5%) et de l'immobilier (avec un pic de 25% en 2014 avant de baisser à 8,9%). En contrepartie, les investissements marocains dans le secteur de l'industrie ont affiché une baisse entre 2012 et 2015 passant de 3,1 à 2,6% en 2015. Notons que les investissements directs marocains en Afrique ont atteint un pic en 2010. L'Office des changes relève un record de 4,6 milliards de dirhams, soit 92,2% des investissements directs marocains à l'étranger. A fin 2015, ces investissements ressortent à 3 milliards de dirhams en Afrique subsaharienne. Ces investissements ont plus que doublé en 2015. Ils représentent 40% du total des investissements directs marocains à l'étranger et 97,2% des investissements directs en Afrique. «Les investissements directs marocains en Afrique sont essentiellement constitués d'investissements directs en Afrique subsaharienne, qui représentent une moyenne de 89,5% du total des flux des Investissements directs étrangers sortants vers le continent et 53,1% du total des IDE marocains à l'étranger sur la période 2008 et 2015», relève-t-on de l'étude de l'Office des changes. Par ailleurs, le stock des investissements directs marocains réalisés en Afrique subsaharienne affiche un taux d'accroissement annuel moyen de 22,4% au cours de la période 2010-2015. Il s'élève à 17,1 milliards DH en 2015 en amélioration de 58,4% par rapport à 2014. Sa part dans le total du stock des investissements directs marocains en Afrique se situe à 91,2% en 2015 au lieu de 84,7% en 2014. Par secteur, le stock du secteur bancaire est estimé à 6,9 milliards de dirhams en 2015. Il représente une part de 40,3% du total du stock en Afrique subsaharienne. Le secteur des télécommunications arrive en deuxième position avec un stock de 5,9 milliards de dirhams et une part de 34,4%. Le troisième secteur n'est tout autre que les assurances (un stock de 2,2 milliards DH et une part de 13%) devançant ainsi l'industrie (un stock de 1 milliard de dirhams et une part de 5,6%).