Le Festival d'Essaouira a montré une fois de plus son ancrage populaire, ayant à nouveau réussi à drainer une foule de jeunes de milieux très modestes de différentes villes du Royaume, côtoyant un public plus «branché» mais au diapason des émotions populaires. Le Festival d'Essaouira a montré une fois de plus son ancrage populaire, ayant à nouveau réussi à drainer une foule de jeunes de milieux très modestes de différentes villes du Royaume, côtoyant un public plus «branché» mais au diapason des émotions populaires. Casablanca a su -cette année- rebondir après les cruels événements du 16 mai en permettant à sa population de « s'approprier » la Fête de la musique du 21 juin et en mettant en vedette les enfants de la ville. L'un des secrets de la réussite d'un festival réside justement -me semble-t-il- dans la possibilité pour la population de s'identifier, de se reconnaître et pour tout dire de «s'approprier» celui-ci. Trop souvent pourtant, on s'aperçoit que spectacles, tournées, sont organisés sans tenir vraiment compte des goûts des désirs de la population. Le coût en est d'ailleurs souvent élevé pour un résultat décevant : au mieux, le public y assiste puis rentre chez lui avec un goût ambigu dans la bouche, au pire il boude la manifestation. L'un des remèdes ne serait-il pas de veiller à associer systématiquement les artistes marocains aux artistes internationaux venant se produire (Lemchaheb, Naïma Samih, Nass El Ghiwane conservent une popularité intacte) et surtout s'efforcer de permettre l'émergence de jeunes talents issus de nos quartiers. L'ouverture à l'autre, le métissage des cultures, des musiques, la joie d'applaudir des artistes étrangers allant de pair avec la valorisation de notre propre patrimoine, la fierté de (re)découvrir notre talent et nos talents. C'est aussi cette voie qui pourrait être suivie pour la réussite de notre candidature à l'organisation du Mondial 2010 : permettre que la nation marocaine et particulièrement la jeunesse puisse « porter » ce projet, le faire sien et montrer au monde entier et aux décideurs que la candidature du Maroc est celle de tout un peuple. Saâd Kettani l'a exprimé lors de sa conférence de presse : il mise beaucoup sur la mobilisation nationale. Il a raison ! Pour aider le Maroc à conquérir les voix nécessaires à son élection pour cette Coupe du monde, les Marocains(es) doivent se sentir partie prenante et totalement impliqués(ées). Cette condition est d'ailleurs nécessaire dans bien d'autres domaines, le civisme passant par la responsabilisation. Etre spectateur n'est pas suffisant aujourd'hui, être acteur étant le meilleur gage et le meilleur garant de la réussite.