Pour soutenir les exportateurs en 2005, tout un plan d'action a été mis en place. Le département du Commerce, qui fête ses premiers auditeurs-conseils à l'export, souffre de l'étroitesse des moyens. L'année dernière, les entreprises marocaines ont eu du mal à écouler leurs produits sur le marché international. Durant les huit premiers mois de 2004, les exportations n'ont atteint que 57,5 milliards de dollars, enregistrant un déficit de 44,3 milliards de dirhams. Par rapport à 2003, le déficit de la balance commerciale s'est alourdi de 10 milliards de dirhams. Pour 2005, en plus des difficultés habituelles, les exportateurs doivent faire face à la loi sur la traçabilité adoptée aux USA et en Europe et pour certains à la fin de l'accord multifibres. C'est pour aplanir ces différentes contraintes que le département du Commerce extérieur a mis en place un plan d'action pour l'exportation. Un plan volontariste mais qui pâtit du statut du département concerné, parent pauvre des ministères avec un budget en deça des besoins. Cordon ombilical entre le ministère et les entreprises, le Centre marocain de la promotion des exportations (CMPE) n'est pas mieux loti. A peine un budget de 50 millions de dirhams, clame Mounir Bensaïd qui rappelle que cette faiblesse des moyens est surtout à mettre en rapport avec ce qui devait être fait pour aider l'entreprise, à savoir des antennes à l'étranger, la veille stratégique. «Ce budget est suffisant pour ce qui se fait maintenant, estime-t-il, mais insuffisant pour ce que nous devrions faire ». Comparé à des pays comme l'Egypte, la Jordanie ou le Portugal, le Maroc est loin du compte. Le budget du CMPE est loin d'atteindre les 5% du PNB, seuil admis communément. Cette étroitesse des marges oblige le CMPE, organe public mais dont le Conseil d'administration est à plus de 50% composé de membres du secteur privé, à procéder par priorité et en fonction de la demande des entreprises. L'entité consacre 60% de son budget à l'appui de l'export, à la contribution des frais pour les salons ou à la mise à niveau du marketing. Ce programme définit les mécanismes et les moyens nécessaires pour permettre aux entreprises exportatrices d'améliorer leur compétitivité. Il ne s'agit pas, tient-on à le rappeler au ministère, d'un soutien financier, mais plutôt d'un appui en matière de conseil et d'accompagnement à l'export. Indispensable pour aider les entreprises à travers leur démarche marketing. Dans ce cadre, le Maroc vient de se doter de 17 spécialistes en la matière, suite à un projet-pilote de formation d'auditeurs-conseils à l'export, domaine encore peu couvert par les programmes de formation. Ces consultants ont été certifiés par le Centre international de Genève (CCI), référence en la matière. Pour rester compétitives, les entreprises ont besoin de tels services d'appui direct aux exportations en matière de diagnostic de l'offre et d'accompagnement dans les marchés extérieurs. Financé par le gouvernement suisse, ce projet porte sur le renforcement des capacités d'assistance aux entreprises à l'exportation. L'un de ses objectifs, c'est aussi d'accroître les compétences techniques des cadres marocains, notamment ceux du Centre marocain de la promotion des exportations (CMPE). Sur le plan pratique, douze entreprises ont déjà bénéficié d'opérations de diagnostics à l'exportation et des actions d'accompagnement pour le développement de leurs produits sur des marchés ciblés, notamment le Sénégal, la Guinée, le Cameroun, le Gabon, la Mauritanie, l'Algérie, la Tunisie, la France et la Belgique. D'autre part, sept entreprises ont été primées au terme de ce projet exécuté par le ministère du Commerce extérieur, le CCI, le CMPE, l'ambassade de Suisse au Maroc, l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), en partenariat avec l'ISCAE, l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), etc.