Les intoxications médicamenteuses arrivent en tête avec 4.697 cas contre 4.139 en 2015, soit un taux d'augmentation de 29,7%. Les intoxications sont en hausse au niveau national. Selon le Centre antipoison du Maroc (CAPM), 16.843 cas ont été notifiés en 2016, ce qui représente une hausse de 10,3% par rapport à l'année 2015. Signalons que ce chiffre ne comprend pas les piqûres et envenimations scorpioniques qui ont représenté à elles seules 25.636 cas. Quant au nombre de décès, le Centre a recensé 144 cas soit une mortalité de 0,41 pour 100.000 et une létalité de 0,85%. Parmi les causes des intoxications, celles par les médicaments arrivent en tête avec 4.697 cas contre 4.139 en 2015, soit un taux d'augmentation de 29,7%. Signalons que 16 cas de décès ont été enregistrés dont plus de la moitié des cas (56%) étaient dans des circonstances suicidaires. Ces intoxications sont survenues particulièrement en milieu urbain (89%) et surtout à domicile (80%). La circonstance accidentelle représente 49% des cas et la circonstance suicidaire 35% des cas. Dans la majorité des cas, l'intoxication était de gravité modérée. Les adultes et les bébés marcheurs sont les plus touchés par ce type d'intoxication avec respectivement 44,7 et 23,8% des cas. En seconde position, on retrouve les intoxications par les produits gazeux avec 2.962 cas en 2016. Les gaz à l'origine de ces intoxications sont le monoxyde de carbone (99,4% des cas), le gaz des bombes lacrymogènes (0,4%) et le gaz butane (0,2%). Dans son rapport, le CAPM relève que 7 intoxiqués en sont décédés. Tous ces décès ont été imputés au monoxyde de carbone (CO). Le CAPM estime que ces chiffres restent en dessous de la réalité. En effet, les décès qui se produisent à domicile échappent au système de déclaration du Centre qui est basé sur les notifications des structures sanitaires. En troisième lieu, on retrouve les intoxications alimentaires avec 2.723 cas notifiés dont 53,5% sont des cas collectifs. Les aliments composites, la viande, les produits carnés, les fruits et légumes et les produits laitiers figurent parmi les principaux aliments responsables de ces intoxications. Le Centre a recensé 2 cas d'intoxication alimentaire mortelle. L'analyse des données montre que les régions les plus représentées sont Tanger-Tétouan-El Hoceima (19,45%), Marrakech-Safi (17,57%), Rabat-Salé-Kenitra (15,35%) et Fès-Meknès (14,39%). Pour ce qui est des intoxications par les pesticides, 2.130 cas ont été déclarés en 2016. Au total, 70 intoxiqués sont décédés. Les groupes chimiques des pesticides les plus rencontrés étaient les organophosphorés (42,2%), suivis par l'alphachloralose (14,7%), les pyrétrénoides (12,4%) et le phosphure d'aluminium (12,4%). Concernant les produits d'entretien ménagers, le CAPM a recensé 675 cas d'intoxication. Les produits d'entretien ménagers responsables étant l'eau de javel (70%) et l'esprit de sel (7,5%). Deux cas de décès ont été signalés. Pour leur part, les intoxications par les produits industriels ont représenté 579 cas et 4 décès. Le produit industriel le plus incriminé était le diluant dans 37,7% des cas. Pour ce qui est des intoxications par les drogues, 334 cas ont été notifiés. Notons que les intoxications par les plantes ne sont pas négligeables avec 215 cas enregistrés. Les produits incriminés sont les mixtures de plantes (18,6% des cas), l'Addad ( 8,83%), suivi du ricin (4,65%), puis l'huile de cade (2,7%). Parmi les décès, 8 cas ont été déclarés. Pic des déclarations dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra En examinant la répartition des déclarations des cas d'intoxication selon les régions, on constate que les déclarations ont augmenté dans la majorité des régions. Nous sommes passé de 23,1 déclarations pour 100.000 habitants en 2010 à 48,7 déclarations pour 100.000 habitants en 2016. Cette augmentation des déclarations s'est faite notamment grâce aux déclarations des professionnels de santé. Ainsi l'incidence des déclarations a été établie à 311,83 par 1.000 professionnels de santé alors que celle du public n'est que de 40,20 déclarations par million d'habitants. Selon le rapport du Centre antipoison du Maroc, l'incidence la plus élevée des déclarations a été enregistrée au niveau de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra (119,26 pour 100.000 habitants) suivie de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (107,4 pour 100.000 habitants) et de la région de Rabat-Salé-Kénita (83,6 pour 100.000 habitants). La communication constitue le principal outil du CAPM pour minimiser les risques d'intoxication vu son impact à court terme auprès des citoyens et des professionnels de santé.