Voici la seconde et dernière partie de la présentation de l'une des opérations les plus célèbres des services spéciaux français (DGSE), "la satanic opération". 13 juin 1985 : l'Ouvéa prend la mer. 14 juin 1985 : Philippe Dubast prend l'avion pour Sydney et prend contact avec un agent de la DGSE responsable de l'exfiltration des agents Action en cas de coup dur. Mise en place d'un puissant canot à moteur au large de Sydney pour récupération en mer des nageurs. 17 - 19 juin 1985 : Philippe Dubast se rend à Norfolk où l'Ouvéa fait escale. 21 juin 1985 : Dominique Prieur fête son anniversaire à Paris, elle a 36 ans. 25 juin 1985 : Verge alias Velche accomplit les formalités douanières. Arrivée de la 2ème équipe : Alain Mafart alias Alain Jacques Turenge et Dominique Prieur alias Sophie Claire Turenge. 8 juillet 1985 : Dans la forêt de Topuni à 65 km au nord d'Auckland les Turenge communiquent les ordres définitifs à Verge pour les nageurs. 9 juillet 1985 : Réunion de coordination au Motel Six à Wangareï. Mise au point du timing des 5 personnes. Jour J : 19H00 : Réunion de la 2ème équipe pour debriefing. 19H15 : Verlon monte à bord du bateau de Greenpeace pour repérage. Les mines ont été acheminées par container par le bateau Helene-Delmas de la compagnie DELMAS-VIELJEUX. Fixation de 2 mines magnétiques : une de 5 kg sur l'hélice du Rainbow Warrior et l'autre de 15 kg au niveau de la salle des machines. EXPLOSION PREVUE : 23h50 pour la première charge 0h00 pour la seconde 12 juillet 1985 : Arrestation du couple Turenge. 13 juillet 1985 : L'Amiral Lacoste prend contact avec le patron du SIS service secret néo-zélandais. Celui-ci rend compte au ministre Charles Hernu. 13juillet 1985 : L'Ouvéa aborde Norfolk. Il est fouillé par la police sous les ordres du commissaire Galbraith. Maniguet prend un avion pour Sydney. La procédure d'exfiltration 3 est réclamée au patron DGSE de l'Australie, un industriel en place depuis 20 ans, dans une salle de cinéma (le film Passage to India) ceux-ci se font arrêter, interrogés puis sont relâcher. Maniguet peut s'envoler pour Singapour où une unité de la DGSE s'est installée pour le debriefing. 14 juillet 1985 : Charles Hernu refuse toute transaction 15 juillet 1985 : L'Ouvéa reprend la mer. Mise en surveillance du bateau par un Orion P3, avion radar néo-zélandais. 21 juillet 1985 : Exfiltration N°3 réussie ; l'Ouvéa est coulé 21 août 1985 : Hélitreuillage des nageurs depuis Nouméa puis avions jusqu'à Singapour. Janvier 1986 : Alain Mafart écrit au Ministre Paul Quilès avec cette phrase : «L'oubli oui, mais les oubliettes ! Jamais». Dénouement : Le faux couple Turenge a été arrêté et condamné en Nouvelle-Zélande. A la suite d'un accord avec la France, les deux agents ont été libérés de ce pays le 13 juillet 1986 et n'ont purgé qu'une peine de trois ans seulement sur l'atoll français de Hoa. Commentaires : La découverte de l'opération semble être avant tout due à une suite d'erreurs de planification et de coordination. Le ministère français de l'Intérieur avait demandé aux autorités britanniques une surveillance étroite des ex-agents de la DGSE, soupçonnés de travailler au profit des partis d'opposition en Nouvelle-Calédonie. Tous les agents de l'Opération Satanic ont ainsi pu être identifiés lors de leur transit à Londres. Les époux Turenge, chargés de récupérer à terre, l'un des membres du commando qui a placé la bombe, n'avaient pas pu le rejoindre, car une navette des gardes côtes croisait dans les environs. Ils ont dû le rejoindre plus loin. De plus, il y avait eu de nombreux vols à la marina, donc le gardien du port avait noté le numéro de la plaque de leur voiture. La DGSE n'avait pas de liaison avec le commando pour lui fournir des informations et l'empêcher de revenir en Nouvelle-Calédonie.