Le renforcement de la sécurité du site de la raffinerie la Samir et l'amélioration de la qualité des produits, telle est l'essence de la nouvelle convention signée lundi 20 décembre à Rabat entre le gouvernement marocain et la Samir. Enfin, le gouvernement et la société anonyme marocaine de l'industrie et du raffinage (la Samir) ont signé, lundi 20 décembre à Rabat, une convention d'investissement d'une valeur de plus 6 milliards de DH, portant sur le renforcement de la sécurité du site de la société à Mohammédia, l'amélioration de la qualité des produits et le renforcement de la protection de l'environnement. La présence remarquée du président du Conseil d'administration de la Samir, Sheikh Mohamed Hussein Al Amoudi, est assurément un signal fort adressé par la société pour calmer les esprits. Les incendies et les inondations qui ont touché les installations de la société en novembre 2002 sont toujours vivaces dans les esprits. Il s'agit donc avant tout, pour le gouvernement marocain et pour le groupe Corral Holding (principal actionnaire de la société) de réduire la vulnérabilité de la Samir et d'accroître sa performance et sa compétitivité. Le projet vise notamment à renforcer la sécurité du site de la société à Mohammédia. «Auparavant, les pouvoirs publics étaient laxistes dans la gestion du dossier. La responsabilité est partagée. La sécurité est actuellement la priorité des priorités. D'autant plus que la raffinerie se trouve à proximité d'agglomérations urbaines», a insisté le ministre de l'énergie et des mines, Mohamed Boutaleb, lors d'un point de presse juste après la signature de la convention dont la négociation a duré près d'une année. Dans son intervention, le ministre de tutelle a insisté sur la réorganisation opérée par le ministère afin d'accompagner les différents opérateurs du secteur. Adoptant un langage franc, M. Boutaleb est revenu sur les conditions de la privvatisation de la Samir en 1997. Pour lui ces dernières «n'étaient pas toute à fait ça». Les derniers incendies ont donné l'occasion au gouvernement de «revisiter» le contrat initial, tout en révisant plusieurs aspects. Dans un esprit d'équité, l'Etat à procédé à un rééquilibrage de la convention la liant à la Samir Le projet signé avec le raffineur permettra de générer près de 6 millions d'heures de travail dans la ville de Mohammédia et sa région pendant la phase de construction prévue entre 2005 et 2008, outre 1,5 milliard de DH de valeur ajoutée lors de son entrée en exploitation, selon la Samir. Le directeur général de la Samir, Jamal Baâmer, a déclaré de son côté que «cet accord est très important dans la mesure où il permettra de couvrir les besoins du pays en produits pétroliers et de favoriser le développement économique». Selon les responsables des deux bords, la réalisation du projet permettra au Maroc de disposer d'un outil de raffinage répondant aux standards internationaux et capable de fournir des produits de qualité. Les deux signataires sont confiants quant aux retombées bénéfiques de ce projet sur les plans économique et social. Toutefois, le but principal de cette convention est de permettre à la Samir, avec l'accompagnement de l'Etat, de mettre en oeuvre tout le système de sûreté et de sécurité des installations et de faire en sorte que, dans la nouvelle nomenclature des normes des produits pétroliers, la société puisse produire à terme dans les années à venir des produits de qualité. Un audit initié par le ministère de tutelle a démontré d'ailleurs que le système de sécurité de la Samir est en dessous de la moyenne. «Les termes de sécurité ne sont pas négociables», tient à préciser Mohamed Boutaleb. En échange, le raffineur pourra rester à Mohammédia, à la condition de réaliser son investissement. Dans le cas contraire, l'Etat se verrait dans l'obligation de résilier ce contrat et de recourir à la justice. Sur un autre volet, le monopole de la Samir est désormais cassé. Les distributeurs continueront à approvisionner le pays, comme ils ont pu le faire depuis déjà deux ans. Raison de plus, la production du raffineur national n'est pas suffisante. Le déficit structurel en gasoil, à titre d'exemple, est de 500000 tonnes par an. Quant à l'épineux problème de droits de douane, Mohamed Boutaleb est convaincu qu'il s'agit d'un faux problème. Les accords commerciaux dans le cadre de l'UMA, doublés de l'exonération des droits de douane du déficit de produits pétroliers importés, permettent de contourner ce problème. Par contre, côté investissement et selon les études du ministère, suite aux instructions Royales, le site de Jorf Lasfer reste propice à un investissement potentiel. Les distributeurs conservent la possibilité d'y installer une raffinerie, au-delà de 2007, si toutefois, le projet est conforme avec leurs critères d'investissement.