A l'aide d'un fusil de chasse, Oulad Hommane, quatre frères, tous des dealers multi-récidivistes intimidaient les policiers. Mais ces derniers ont fini par les maîtriser. Oulad Hommane, toute une famille de dealers. Abdelkébir, âgé de 40ans, a été arrêté dix fois pour trafic de stupéfiants et condamné à 17 ans de prison ferme pour l'ensemble de ses peines. Brahim, 37 ans, a été écroué huit fois pour le même motif. Pour toutes ses condamnations, il a purgé 14 printemps de taule. Hassan, 30 ans, a déjà écopé de dix ans de réclusion pour la même accusation et Kacem, le plus jeune, âgé de 20 ans, a connu le monde carcéral à l'age de 16 ans. Les frères Oulad Hommane sont tous nés à l'ancien Douar El Hajja.Que ce soit dans leur quartier ou au niveau de Rabat, ils sont considérés parmi les premiers fournisseurs de Hachich à travers la capitale. Abdelkébir se trouve en prison depuis plus d'un an. Il a été arrêté en possession de quatre kilogrammes de haschich, une grosse quantité de psychotropes et une somme d'argent évaluée à trois millions de centimes. Les magistrats de la Chambre criminelle près, la Cour d'appel de Rabat, l'avaient condamné à quatre ans de prison. Quelques mois après sa condamnation, ses deux petits frères, en l'occurrence Kacem et Hassan, se font arrêter à leur tour en possession de kif, haschich, tabac et psychotropes. Les deux seront condamnés à deux ans de prison chacun. Revenons maintenant à l'arrestation de Abdelkébir. Pour mettre fin à ses magouilles, il a fallu l'intervention de plusieurs brigades de la police judiciaire et de la sécurité publique. Equipé d'un fusil de chasse, il avait intimidé les policiers en tirant plusieurs balles dans leur direction. Heureusement, aucun élément de la police n'a été blessé. Après trois jours de descente successive, plus exactement au moment où il avait tiré toutes les balles qu'il possédait, les policiers l'ont enfin appréhendé. C'est Brahim qui se chargeait de subvenir à leurs besoins en prison. Ils sont vraiment gâtés et ne manquent de rien ! Chaque semaine ils reçoivent de l'argent envoyé par mandat postal. En fait, lorsque Abdelkébir a été arrêté, Brahim a récupéré le fusil. Pour faire marcher son commerce, il a fait appel à trois courtiers. L'un se charge uniquement de le prévenir par téléphone portable en cas de rafles policières, un autre, à l'intérieur de la maison, s'occupe de la vente et le troisième, un vrai gabarit armé d'une grande épée, s'attaque aux mauvais clients qui se pointent à toutes les heures pour avoir gratuitement la came. Il n'y a pas une seule journée qui passe sans qu'une bagarre à l'arme blanche ne se déclenche entre les acheteurs et le vendeur. Il y'a des fois où des clients reçoivent des coups de couteau pour un simple malentendu de quantité. Les blessés ne peuvent porter plainte parce que la consommation du haschich est interdite au Maroc. Les policiers savent que Brahim possédait le fameux fusil. Ils ont déjà essayé de le capturer à maintes reprises, mais, à chaque fois qu'ils débarquent chez lui il était aussitôt prévenu par son courtier. Il prenait souvent la fuite et de temps en temps il monte sur le toit de la maison avec son fusil pour menacer tous ceux qui s'approchaient de sa maison. Vendredi dernier, les éléments du 9ème arrondissement de police dépendant du 3ème district en collaboration avec ceux de la brigade des stupéfiants décident de mettre fin à sa folie. Vers le coup de vingt heures, les policiers dispersent les clients et essayent d'ouvrir la porte de l'extérieur à l'aide d'un objet en métal de grande taille. Brahim s'aperçoit de leur présence, monte sur le toit et fait sortir le fusil. C'est la panique générale dans tous les alentours. Il tire le premier coup en l'air et avertit les policiers de quitter les lieux avant de commencer à les fusiller comme des lapins selon ses dires. Après une longue nuit de folle cavale, il a été maîtrisé grâce au grand effort d'une vingtaine d'agents. Quant au fameux fusil, il n'a pas encore été récupéré. Tous les membres de la bande ont été arrêtés et durant la perquisition faite dans leur demeure par les éléments de la brigade des stupéfiants, il y a eu la saisie de 16kgs de kif, 3 de tabac, 2kgs de haschich, 196 psychotropes et une somme d'argent évaluée à 3500 Dh.