Ils boycottent aussi les cours et demandent l'intégration des candidats qui ont échoué aux concours Un énième bras de fer entre la coordination des enseignants stagiaires et le ministère de l'éducation nationale. En effet, la coordination annonce l'organisation d'une marche nationale, dimanche 29 janvier, à Rabat en protestation contre l'échec de plusieurs de leurs collègues dans les concours d'embauche. La manifestation doit connaître la participation, selon des sources au sein de la coordination, des familles, des syndicats et des organisations de la société civile. Au total, 150 enseignants stagiaires auraient échoué dans les examens finaux et voient ainsi leurs chances d'intégrer la fonction publique s'évanouir. La coordination veut-elle tenter un coup de force pour imposer des candidats qui ont échoué aux examens? Non, rétorquent les responsables de la coordination. Ces derniers pensent dur comme fer que les candidats recalés «ont été victimes d'un règlement de comptes et payent ainsi leur engagement en faveur de la cause des enseignants stagiaires». C'est la raison pour laquelle la coordination a baptisé la marche du dimanche prochain «marche de fidélité». Reste à savoir si le gouvernement des affaires courantes fera, via le ministère de l'éducation nationale, machine arrière de nouveau et accéder aux revendications des enseignants stagiaires. Il faut dire que l'intégration de candidats dans la fonction publique après un échec aux examens reste légalement beaucoup trop compliquée. Mais les enseignants stagiaires comptent forcer la main au ministère de tutelle. L'idée d'organiser une marche dans la capitale s'est développée à l'issue d'un conseil national de la coordination tenu dimanche dernier. Lors de cette réunion, les représentants ont pris la décision de boycotter les cours et d'organiser en parallèle des actions de protestation. Outre la marche du dimanche prochain, la coordination annonce une conférence de presse demain mercredi. Jeudi, les enseignants stagiaires vont distribuer des tracts dans les rues appelant à la participation à la marche de dimanche. C'est donc un retour à la case départ entre les enseignants stagiaires et l'éducation nationale. Cela dit, ce sont les élèves marocains qui risquent d'en faire les frais. Après le recrutement d'enseignants contractuels pour faire face au manque chronique des professeurs, voilà que les 9.000 enseignants stagiaires menacent de boycotter les cours jusqu'à nouvel ordre. Ces récents développements arrivent après une année 2016 marquée par le bras de fer avec le gouvernement. La promotion actuelle des enseignants stagiaires devait connaître pour la première fois l'entrée en vigueur d'un décret annulant l'intégration directe des enseignants stagiaires dans la fonction publique. Un autre décret prévoyait la baisse de la bourse accordée aux candidats retenus. Seulement voilà, les enseignants stagiaires allaient déclarer la guerre contre ces deux décrets poussant le gouvernement à retarder l'application de deux textes. Aujourd'hui, la confrontation a repris de plus belle entre les deux parties. Le hic, c'est qu'en l'absence d'un nouveau gouvernement, ce sont les ministères chargés des affaires courantes qui devront trouver une solution pour cette affaire. A quelques jours des vacances du premier semestre, les enseignants stagiaires menacent également de ne pas remettre les notes des élèves. Des élèves qui sont de nouveau pris en otage dans un conflit qui ne prend pas en compte leur intérêt…