Les Marocains l'ont compris depuis longtemps. C'est certain. Un avant-centre digne de ce poste se fait,depuis des années déjà, de plus en plus rare. La sécheresse en matière de buts, que connaît notre championnat, et les prestations de nos équipes, engagées dans des compétitions africaines, comme le WAC et le Raja, en sont la preuve. Même avec la présence de grands techniciens qui arrivent parfois à scorer, l'absence d'un finisseur, un butteur de talent se fait fortement ressentir. Les Marocains l'ont compris depuis longtemps. C'est certain. Un avant-centre digne de ce poste se fait,depuis des années déjà, de plus en plus rare. La sécheresse en matière de buts, que connaît notre championnat, et les prestations de nos équipes, engagées dans des compétitions africaines, comme le WAC et le Raja, en sont la preuve. Même avec la présence de grands techniciens qui arrivent parfois à scorer, l'absence d'un finisseur, un butteur de talent se fait fortement ressentir. Nous avons bien eu des stratèges, de bons dribleurs et des joueurs rapides (Timoumi, Haddaoui, Jamal Jabrane, Labied, Fakhr-eddine, Dehane, Bouderbala, Fathi Jamal, Hababi, Chaouch, Bahja, Bassir, Hajji, la liste est longue), mais pas de vrais avant-centres. Depuis Faras (SCCM), Belhiouane (MCO) et Boussati (KAC), notre championnat finit chaque saison sur un maigre apport en buts. Lors de la demi-finale entre le WAC et l'Etoile du Sahel jouée dimanche dernier, le WAC a créé plusieurs occasions sans pour autant arriver à concrétiser. En revanche, une seule percée du joueur nigérian Obiacon Okoko suivie d'un tir puissant a fait mouche, signant par là-même l'élimination d'un Wydad qui a tout fait pour sauver la mise, mais en vain. Seul Mustapha Bidodane, incarne, de nos jours, un nouveau «spécimen» du genre. Le phénomène n'est d'ailleurs pas spécifique au Maroc, c'est comme s'il s'agissait d'une maladie qui a affecté le football en tant que discipline. Pourtant, ce sport est devenu si important et juteux, tant pour les dirigeants que pour les pratiquants. Une espèce en voie de disparition ? C'est un peu l'impression que nous avons. Ceux qui incarnaient parfaitement ce rôle, recrutaient un peu partout. L'Allemagne, par exemple, n'a plus retrouvé un avant-centre de la trempe de Gerd Müller, bien que le rendement est souvent positif. Les butteurs de nos jours sont des techniciens, des dribleurs, des passeurs de grande classe, mais on rencontre rarement un «chasseur» de buts. Celui qui a le cadrage des bois dans la tête, à tel point qu'il peut tirer du pied comme frapper de la tête, et atteindre les buts sans même lever les yeux. Dans les années 1970 et 1980, l'Europe comptait un bon nombre de ces avant-centres, Hans Krankl l'autrichien, l'Espagnol Carlos Alonso González, plus connu sous le nom de Santillana, le Portugais Roberto Gomez, l'Italien Paulo Rossi et plus récemment le Néerlandais Marco Van Basten. Si en Europe une nouvelle race de butteurs est en pleine effervescence (Tierry Henri, Van Nestlroy, Owen), ce n'est malheureusement pas le cas chez nous. Le talent est bel et bien présent, la technicité aussi, mais pas le sens du but. Certains directeurs techniques avancent que cette qualité fait partie de l'instinct du joueur et ne s'apprend pas pendant les séances d'entraînement. D'autres avancent en revanche que l'on n'incite pas assez les attaquants pour qu'ils se concentrent sur le goal de peur qu'ils deviennent trop individualistes à force de chercher à atteindre à tout prix les buts adverses. Ce qui est cependant sûr, c'est que l'absence d'avant-centres, et par conséquent des buts, constitue l'une des raisons qui poussent le public à déserter les stades.