Il n'est pas facile de faire parler Haj Abdeslam Hannat. D'une discrétion légendaire, le président du Raja de Casablanca, qui doit affronter samedi à Abidjan l'ASEC local, préfère rester loin des feux de la rampe et travailler dans la discrétion. Le Raja va finalement s'y rendre à bord d'un C-130 militaire jeudi soir. Aujourd'hui Le Maroc : Vous aviez dans un premier temps demandé à la Confédération africaine de football (CAF) à ce que la rencontre soit disputée dans un autre pays ? Haj Abdeslam Hannat : Effectivement. Nous avions demandé à l'instance en charge du football en Afrique que cette demi-finale soit disputée dans un pays autre que la Côte d'ivoire, qui est en état de guerre civile. Mais la Confédération africaine de football n'avait rien voulu savoir… Et c'est suite à ce refus que nous avions pensé à la possibilité de disposer d'un avion spécial pour effectuer l'aller-retour sur Abidjan le temps de disputer la rencontre. D'ailleurs, le Zamalek d'Egypte en avait fait de même. Quel est l'état d'esprit des joueurs du Raja de Casablanca avant cette rencontre ? Les joueurs du Raja ont conscience que cette demi-finale face à l'ASEC Mimosa d'Abidjan est une rencontre très importante. Il s'agit d'un match qu'il faut négocier le plus mieux possible. Actuellement, nous sommes en train de leur faire oublier le contexte sécuritaire pour les inciter à se concentrer uniquement sur la rencontre de samedi. L'ASEC d'Abijan est un gros morceau… C'est certain. Mais le Raja de Casablanca est également une grande équipe. Et c'est en tant que tel qu'il se rendra à Abidjan. Mais il est certain que nous ne serons pas une proie facile… Que se passe-t-il avec l'arbitre sud-africain désigné pour diriger cette rencontre? C'est un arbitre qui, par le passé, a déjà lésé le Raja au premier tour la Ligue des champions d'Afrique de football. Nous savons pertinemment que ce referee ne sera pas changé, mais nous avons écrit à la CAF pour attirer son attention sur le niveau des arbitres à ce stade de la compétition. Quel commentaire faites-vous de la défaite du Raja à Meknès devant le CODM local, à la veille de ce match capital ? Nos joueurs avaient le match bien en main, jusqu'au choc subi par Abdellatif Jrindou, qui a été évacué dans un état comateux sur une clinique de Meknès. Quand ils ont vu leur capitaine dans cet état, nos jeunes, qui jouaient à dix après l'expulsion de Hamid Nater, ont été complètement perturbés par cet accident dont a été victime Jrindou. Ce qui fait qu'ils ne pensaient qu'à l'état de santé de leur camarade, avant de prendre un but sur penalty à la 86ème minute et un autre à la 90ème minute. Mais l'essentiel, c'est qu'aujourd'hui l'état de Jrindou n'inspire plus aucune inquiétude. Pouvez-vous nous en dire plus sur l'accord de partenariat signé dernièrement entre le Raja de Casablanca et le club Al-Aïne des Emirats Arabes Unis ? Il s'agit d'un partenariat d'un autre genre. Ce n'est pas un jumelage, car en règle générale, les jumelages ne sont jamais suivis d'actions concrètes. C'est en fait d'un partenariat dépasse cela. Et je dirais qu'il s'agirait plutôt d'une association, dans le cadre de concertations, qui concerne les centres de formation, des investissements communs qui peuvent s'avérer positifs, notamment en matière d'investissements immobiliers et commerciaux et également en matière d'échanges d'expériences en marketing. Nous sommes actuellement en train d'étudier les dossiers avant de passer à l'action. Cela commencera par la constitution d'une commission mixte de suivi. Financièrement parlant, comment se porte aujourd'hui le Raja ? La santé financière du Raja de Casablanca connaît un peu les mêmes tourments que celle des autres clubs marocains. Mais, le Raja, au lieu de se plaindre, cherche à combler les déficits. Il n'y a pas une contrepartie sérieuse des dépenses que nous engageons, notamment lors des compétitions africaines. Et comme je le disais, pour combler les déficits, le Raja a recours à la commercialisation de son image, aux sponsors, ou aux transferts de ses joueurs. Cela, tout en essayant de minimiser nos dépenses.