Insistant sur la nécessité pour les entreprises à communiquer plus et mieux, Abdelwahab Kadiri, D.G de Tandem Communication déplore le manque de règles régissant ce secteur. ALM : Créée l'année dernière,Tandem Communication a enregistré des résultats probants. Comment s'est effectuée cette mutation ? Abdelwahab Kadiri : A son démarrage, l'agence de conseil en communication Tandem comptait une petite équipe. Mais dès son installation, une prise de conscience a été ressentie sur la nécessité non seulement d'accompagner les clients dans leur démarche communication, mais de les instruire sur les avantages que permettent ces démarches, et que certains ignoraient, et de suivre les différentes étapes de cette démarche. Résultats : nous avons actuellement un portefeuilles dans des domaines aussi divers que l'agroalimentaire, l'appareillage électrique, les industries lourdes, l'habillement, le fast-food, l'industrie pharmaceutique et la téléphonie. Créée en 2002, Tandem a enregistré cette année un chiffre d'affaires de l'ordre de 17 millions DH et nous tablons sur une évolution de 30%. Notre mission est de définir une politique de communication suivant les objectifs du client et en fonction de sa cible. Ceci, depuis la conception du message jusqu'à la diffusion, en passant par la réalisation de cette stratégie. Nous assurons également un suivi des actions entreprises et de leur impact sur la cible. Dans ce sens, une étude pré-lancement et une analyse d'impact sont systématiquement élaborées. Vu le développement de votre activité, on serait forcé de croire que le secteur se prête à une telle évolution. Qu'en est-il en réalité ? Le problème n'est pas lié au nombre des agences existantes. Ces dernières couvrent largement le marché marocain, lui-même en pleine expansion. En fait, le marché est divisé en trois catégories. Tout d'abord, il y a les grandes structures, installées depuis longtemps sur le marché et dont une bonne partie est affiliée à des groupes multinationaux. Ensuite, il y a les agences locales, qui disposent de bonnes assises sur le marché national et bénéficient de la confiance des grandes entreprises marocaines. Il y a en dernier lieu de petites structures et qui gèrent de petits budgets. Mais c'est la qualité des prestations qui reste variable. Notre souci est l'organisation du secteur. Sachant qu'elle a un rôle important à jouer auprès à la fois des annonceurs et des supports, l'association qui devrait normalement défendre les intérêts de la filière et promouvoir ses acteurs est quasi-absente. Serait-ce un problème de lois qui régissent le secteur ? Les différents textes régissant le secteur ne sont pas clairs et sont inadaptés à la réalité du terrain. A commencer par le mélange existant entre le commercial et le rédactionnel. Le grand gagnant dans cette confusion est l'annonceur. Certains tirent profit de l'absence de règles pour imposer les leurs. Ceci, sachant que tous évoluent dans un secteur où il y a de la place pour tout le monde. D'autant plus qu'on assiste dernièrement à un gain d'intérêt auprès de certains annonceurs qui n'avaient pas éprouvé le besoin de communiquer par le passé. L'impératif de mise à niveau impose un contact permanent avec les clients. La concurrence que connaît le marché de façon générale et le besoin d'améliorer son image auprès des clients réels comme potentiels favorisent également le recours à la communication. Mais avant, il faut réorganiser le secteur. Pour l'heure, on subit le client alors que nous nous devons d'anticiper sur les besoins à la fois du marché et des entreprises. Qu'en est-il de l'affichage ? L'étendue du recours à ce support ne pénalise-t-elle pas votre activité ? Bien au contraire. Du moins, en principe. Ce support est des plus intéressants pour les annonceurs dans la mesure où il n'implique pas de droits d'entrée, à savoir l'achat d'un espace publicitaire auprès d'un support média, et aussi parce qu'il s'adresse à tout le monde. Mais il faut également que ce secteur soit organisé. Il faut une politique d'affichage qui puisse imposer des limites, à travers des autorisations. Autrement l'impact est cassé par ce trop-plein de pubs auquel nous assistons.